Les 274 ex-salariés de SeaFrance qui contestent leur licenciement seront fixés dans quatre mois.
Le tribunal d'instance de Calais, devant lequel 274 anciens salariés de l'ex-compagnie de ferries SeaFrance ont contesté hier et aujourd'hui leur licenciement lors de plans sociaux en 2009 et 2010, a mis sa décision en délibéré au 14 septembre.
Ce procès, qui concerne uniquement les salariés licenciés lors de deux premiers plans de sauvegarde de l'emploi (PSE), en 2009 et en 2010, a fait l'objet de plusieurs renvois, le dernier en janvier dernier, date à laquelle le tribunal de commerce a prononcé la liquidation judiciaire de SeaFrance.
Quelque 170 dossiers, en majorité des licenciements secs, ont été examinés aujourd'hui. Me Philippe Brun, avocat des salariés, a dénoncé des "départs volontaires contraints" dans le cadre d'un "odieux chantage", alors que les avocats de SeaFrance ont réfuté toute anomalie dans la mise en place des mesures de licenciements.
Les avocats des ex-salariés ont réclamé des indemnités et des dommages et intérêts au cas par cas pour chacun des ex-salariés de ces deux premiers plans sociaux de SeaFrance, "qui ont créé des catastrophes sociales" et "dont un tiers sont aujourd'hui en situation précaire et toujours au chômage", selon Me Brun.
L'avocat a d'ailleurs demandé au tribunal, s'il entrait en voie de condamnation, d'accélérer le processus d'indemnisation en assortissant son jugement d'une exécution provisoire. Il a réclamé pour chacun des ex-SeaFrance des indemnisations équivalentes à 12 à 48 mois de salaire brut pour licenciement sans cause réelle et sérieuse, 6 mois de salaire pour violation de la procédure de licenciement et 24 mois de salaire pour violation d'ordre des départs.
La première journée d'audience, hier, avait été entièrement consacrée à l'examen des 104 dossiers entrant dans le cadre du PSE1, en majorité ceux d'ex-salariés qui avaient quitté leur entreprise dans le cadre d'une procédure de départ volontaire. Quelque 726 salariés -- la moitié des effectifs de SeaFrance -- ont été licenciés lors de ces plans sociaux, 483 lors du PSE1 et 243 lors du PSE2.
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