La direction aurait demandé des concessions sur les salaires et les horaires pour l'obtention d'un nouveau véhicule.
La CGT de Sevelnord (PSA) a dénoncé mercredi le "chantage" auquel la direction
soumet les syndicats, leur demandant des "concessions" pour permettre au site à
l'avenir incertain d'obtenir la production d'un nouveau véhicule utilitaire.
"Ils (la direction) nous soumettent à un chantage, il faut faire de nombreuses concessions sur les salaires, sur les horaires de travail, etc, pour pouvoir éventuellement obtenir le nouveau véhicule", a déclaré le secrétaire de la CGT Sevelnord Ludovic Bouvier.
Lors d'une réunion présidée par le directeur du site, vendredi, avec les organisations syndicales, la direction a indiqué qu'elle voulait "négocier des modalités d'amélioration de la performance et de la compétitivité de Sevelnord", selon M. Bouvier.
Pour la CGT, la question de l'attribution de la fabrication de ce nouvel utilitaire "reste entière", et ce véhicule pourrait être fabriqué par PSA dans son usine de Vigo, en Espagne, ou à Sevelnord.
D'où, selon lui un "chantage" à la compétitivité auquel "il n'est pas question de céder". La direction a par ailleurs confirmé, selon lui, "qu'il n'y aurait plus de partenariat tel qu'on le connaissait aujourd'hui avec Fiat, mais un gros constructeur qui nous achèterait des lots de voitures, au travers d'un accord passé avec PSA", a ajouté M. Bouvier.
Cela devrait être d'abord le cas avec Toyota. "Ce serait la première fois en France qu'un constructeur automobile, Toyota, demande à un autre constructeur de lui fabriquer des voitures, estampillées par la suite. Donc, on deviendrait des prestataire de service de Toyota", affirme-t-il.
"On peut penser que demain les Chinois feront fabriquer des voitures à Renault pour investir le marché européen", estime-t-il, affirmant que "c'est ça que Toyota vise, investir le marché européen de l'utilitaire en passant par le premier constructeur européen d'utilitaires, qui est PSA".
L'usine, qui emploie 2.800 salariés à Hordain (Nord), fabrique les monospaces Peugeot 807, Citroën C8, ainsi que les véhicules utilitaires Peugeot Expert, Citroën Jumpy et Fiat Scudo. Près de 80% des modèles produits le sont pour PSA et seulement 20% pour le groupe italien, qui formait jusqu'à présent une coentreprise avec le groupe français.
La direction, qui n'était pas joignable dans l'immédiat pour commenter ces informations, souhaite négocier un accord "avant l'été", selon M. Bouvier, "inquiet" par rapport à l'industrie automobile en général.