L'Allemand ne comprend pas l'attribution du marché au Français qu'il juge nettement plus cher.
Le groupe allemand Siemens a déposé un recours en référé contre l'octroi à son concurrent français Alstom d'un contrat pour le métro de la métropole lilloise (nord de la France), un choix qui le laisse "dubitatif", explique un de ses dirigeants dans une interview parue mercredi.
"Siemens fait rarement des recours en différé. Notre motivation première, c'est de connaître les critères précis qui ont motivé le choix effectué par Lille Métropole. Nous sommes extrêmement dubitatifs", a indiqué Christophe de Maistre, président de Siemens France et responsable des activité du groupe allemand dans le sud-ouest de l'Europe, au Figaro.
Lille Métropole a retenu il y a trois semaines Alstom pour fournir 27 rames d'ici 2015 pour l'une de ses deux lignes de métro. Le contrat, estimé à 266,4 millions d'euros, permettra d'augmenter la capacité de la ligne, sur laquelle circulent déjà aujourd'hui 28 rames de métro automatique VAL de Siemens.
Siemens moins cher...
"Notre offre était 11 millions d'euros moins chère que celle de notre concurrent
direct", s'étonne Christophe de Maistre. Il s'interroge aussi sur l'écart "très faible" avec Alstom lors de l'appel d'offres alors que Siemens est "le leader mondial en matière de technologie de métro automatique", avec "cinq ans d'avance sur nos concurrents".
La perte du contrat du métro de Lille est d'autant plus marquante que c'est là que les premiers VAL avaient été conçus. Ce nom était d'ailleurs au départ l'acronyme de "Villeneuve-d'Asq-Lille", le premier projet. Il a ensuite été transformé en "véhicule automatique léger".
"Lille est notre client depuis 29 ans. Nous leur proposons la cinquième génération de VAL. C'est un contrat qui fait figure de symbole pour notre société", a souligné Christophe de Maistre.
... mais pas sur le long terme ?
Outre Siemens, Alstom était également en concurrence sur ce contrat avec le canadien Bombardier. Lille Métropole a assuré avoir retenu "à l'unanimité" l'offre du français, assurant que c'était "celle générant les plus faibles coûts de fonctionnement sur le long terme", avec "un système de pilotage automatique offrant une grande souplesse d'exploitation et un large choix de design".
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