"Rémunérations extravagantes, pratiques contestables", l'entreprise de tri des déchets Triselec est dans la tourmente.
L'affaire a commencé par une lettre : "Un salarié a écrit aux administrateurs, qui nous ont prévenus il y a trois semaines. Quand on a vu ça, on est tombé des nues", raconte Jean-Marc Germain, directeur de cabinet de Martine Aubry, présidente de LMCU, actionnaire majoritaire de Triselec, qui "a demandé des vérifications immédiates".
Jean-Marc Germain, qui décrit "une rémunération extravagante et des pratiques contestables", annonce que la décision a été prise de licencier le dirigeant de Triselec, qui a "choisi de démissionner". Jean-Claude Sabre, ex-trésorier du PS du Nord, a en effet démissionné le 21 février.
Martine Aubry a également appelé le procureur de la République à Lille "il y a quelques jours, pour l'informer des démarches entreprises", notamment d'un audit, et annoncer au magistrat "qu'en fonction des résultats, "il serait éventuellement saisi".
La société d'économie mixte Triselec Lille, détenue à 75% par la communauté urbaine, a été créée en 1992 pour trier les déchets issus de la collecte sélective. Elle emploie 320 personnes.
Un ancien élu d'opposition à Lambersart Eric Darques, s'est saisi du dossier et va déposer mercredi une plainte en ce sens au parquet de Lille. "Je vais sur ce dossier déposer une plainte contre X parce que j'ai appris (...) qu'il y avait un certain nombre de problèmes financiers à Triselec", a dit Eric Darques, déjà à l'origine de plusieurs procédures judiciaires de ce type dans la région. (Marché de l'eau, Grand Stade de Lille).
Il entend porter plainte contre X pour détournement de fonds publics, suspicion de faux et d'usage de faux. Eric Darques veut dénoncer la rémunération "extravagante" du directeur général de Triselec, dont "un certain nombre" de membres du conseil d'administration, parmi lesquels des élus de LMCU, n'étaient selon lui "pas au courant". Eric Darques avance le chiffre de 15.500 euros, concernant la rémunération du dirigeant "remercié". Il cite également un rapport demandé par les représentants des salariés à un expert comptable, qui fait état de factures "litigieuses", sur une période qui s'étend de 2007 à 2010 pour un total de près de 750.000 euros. Il cite notamment l'achat d'une ferme, à côté de Triselec, qui ne sert "a priori à rien".