Le suicide d'un jeune de 16 ans devant sa webcam suscite beaucoup d'émotion. Notamment dans son village.
Aubencheul-au-Bac, petit village située près de Cambrai. Un peu plus de 400 habitants. Sous le choc.
Tous ont appris vendredi dans la journée le suicide d'un lycéen de 16 ans avec une carabine de chasse. Il était en conversation sur le logiciel de "chat" MSN avec sa petite amie. Il s'est suicidé devant elle. Un geste d'une violence rare. Difficile à saisir.
"Emotionnellement, c'est très difficile à supporter", raconte un voisin.
Le maire de la commune est également très touché : "C'est une famille très impliquée dans la commune. La grand-mère fait partie d'associations depuis plus de 40 ans. Tout le monde est touché, On a tous des enfants de son âge."
Nicolas Julia, susbtitut du Procureur de Cambrai a livré ce samedi matin quelques éléments d'explication sur ce drame : "Ils ont une conversation très longue sur MSN. Ils étraient ensemble depuis plus d'un an. La jeune fille aurait évoqué l'idée de faire une pause. Elle était agacée par les crises de jalousie de son petit ami. C'est simplement le fait qu'elle ait évoqué cette pause qui aurait provoqué le changement de comportement du jeune homme."
"Sa petite amie a essayé de l'en empêcher mais le geste a été très rapide" et la famille de l'adolescent, présente au domicile et qui a entendu le coup de feu, n'a rien pu faire pour le sauver, a raconté le procureur. L'arme, une carabine 12 millimètres, était en possession des parents et déclarée, comme l'exige la loi, en préfecture. Selon une source proche du dossier, elle lui aurait été récemment offerte. "Le jeune homme ne présentait aucune fragilité, il n'était pas connu comme dépressif, suicidaire, il n'était pas suivi par un psychiatre, c'était un jeune homme sans problèmes", a également indiqué le Parquet.
Morgane Nadeau, psychologue, décrypte l'attitude des adolescents lorsqu'ils sont confrontés à une difficulté : "L'adolescent change de comportement, il n'est pas dans la communication". Elle recommande aux parents d'être attentifs et de provoquer la communication.
Son interview, recueillie par Gaëlle Fauquembergue et Benoit Bugnicourt.
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