Le Conseil de l'Ordre a proposé mardi d'obliger les nouveaux médecins à s'installer là où ils ont été formés.
Jugeant que les mesures incitatives étaient un "échec", le Conseil de l'Ordre des médecins (Cnom) a donc recommandé une régulation par des mesures contraignantes. Il préconise ainsi que tout jeune médecin soit tenu de s'installer cinq ans dans la région où il a effectué ses études de troisième cycle.
"Ca peut être au minimum trois ans", a précisé le président du Cnom, Michel Legmann. Les lieux d'exercice seraient déterminés à l'intérieur de chaque région sous la conduite des ARS (Agences régionales de santé) et avec le Conseil régional de l'Ordre. "Des mesures d'accompagnement, d'incitation et de promotion de carrière" devraient nécessairement être mises en place pour les médecins contraints de s'installer en zone déficitaire, selon le Cnom.
Conscient que ces propositions allaient "faire des mécontents", M. Legmann a dit avoir sollicité un rendez-vous auprès de la ministre de la Santé, Marisol Touraine.
Difficile de remettre en cause la liberté d'installation
Jusqu'à présent, la liberté d'installation des médecins a toujours primé sur la contrainte pour lutter contre les déserts médicaux, situés principalement en zone rurale et en banlieue, à l'exception des tentatives avortées de la loi Bachelot en 2009.
Seules des incitations, sous forme d'aides financières visant à attirer les médecins dans les zones sous-dotées, ont été mises en place par l'Etat, les régions (notamment la Picardie), les départements ou les municipalités.
Pendant la campagne présidentielle, la plupart des candidats ont dit vouloir privilégier l'incitation. François Hollande, favorable à la liberté d'installation, avait seulement proposé de limiter l'installation des médecins en secteur 2 (honoraires libres) dans les zones sur-dotées.