Jet mortel de projectiles sur l'A2 : trois hommes jugés aux assises du Pas-de-Calais

Ils pensaient "s'amuser" mais leur "jeu" avait dérapé: trois jeunes hommes comparaissent jusqu'au 1er février aux assises du Pas-de-Calais pour avoir jeté des sacs depuis un pont sur l'autoroute A2 en 2014 dont l'un avait tué une passagère allemande.

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Deux d'entre eux, poursuivis pour homicide volontaire avec préméditation et de tentatives d'homicides volontaires avec préméditation, encourent la réclusion criminelle à perpétuité alors que le troisième protagoniste, non présent lors de la mort de la passagère, risque cinq ans de réclusion pour mise en danger délibéré d'autrui. Dans la nuit du 31 juillet au 1er août 2014, Julien V., 27 ans, Valenty C. 20 ans et Mathieu B., 23 ans, avaient "par jeu", dirent-ils aux gendarmes, jeté sur l'autoroute A2 à hauteur d'Havrincourt, près de Cambrai, des sacs de graviers et des projectiles depuis un pont. L'un de ces sacs avait fracassé le pare-brise d'un fourgon immatriculé en Allemagne qui se dirigeait vers Bruxelles depuis Paris, tuant sur le coup sa passagère, Petra K., âgée d'une cinquantaine d'années.

Quelques minutes avant le drame, un camion routier belge avait été la cible de projectiles du même type jetés du pont et son conducteur avait pu stopper sans dommage physique son véhicule sur la bande d'arrêt d'urgence. Lors de leurs auditions en garde à vue, les trois jeunes gens avaient reconnu "après avoir consommé de l'alcool et des stupéfiants" avoir "par jeu" lancé les sacs. Mathieu B. qui, selon l'enquête, avait quitté les lieux au moment de l'accident mortel, avait été laissé libre et placé sous surveillance électronique. Dès le début d'audience mercredi, ses deux comparses ont reconnu avoir été présents sur les lieux au moment des faits mais ont déclaré ne pas être responsables du jet de sac mortel.

Interview de Me Reza Nassiri, avocat de Julien V.

Une version soutenue par Me Reza Nassiri, défenseur de Julien V.: "mon client reconnait avoir été sur place mais ne pas être l'auteur de la seconde vague de jets de sacs au cours duquel une personne a été tuée". Les débats avec l'audition de nombreux témoins auront pour but de savoir quelle est la part de responsabilité de chacun des accusés. Cette première journée d'audience aura permis de confirmer l'immaturité des trois jeunes gens qui, selon leurs avocats, "n'avaient pas conscience du danger mortel de leurs actes et de leur "jeu"". Vendredi la Cour entendra le témoignage du compagnon de la victime ainsi que celui du chauffeur routier belge qui n'a, depuis les faits, plus repris ni le travail ni le volant.

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