Jordy, mort de faim seul dans sa tente : un décès qui pose question en Belgique

C'est un décès qui interpelle et fait débat. Dans les médias belges, chez les politiques flamands, sur Facebook... Comment un jeune homme de 19 ans a pu mourir dans l'isolement et la faim ? 

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1. Que s'est-il passé ?

Le week-end dernier, un passant alerte la police. Il vient de trouver le corps d'un jeune homme dans une tente du parc de loisirs de Blaarmeersen, à Gand. Selon les premières constatations, Jordy Brouillard, 19 ans, serait mort de faim et de soif. La vague de chaleur qui a touché la Belgique la semaine dernière a aggravé sa situation. 

2. Qui était Jordy Brouillard ?

Si on regarde son profil Facebook, Jordy semblait être un jeune homme presque comme les autres. Il y postait des photos, publiait des statuts... "C'était un garçon très gentil, très sensible..., affirme une de ses amies sur la RTBF. On ne peut vraiment pas en dire de mal je trouve."

Placé en foyer dès son plus jeune âge, Jordy Brouillard a quitté un centre pour jeune quand il a eu 18 ans. Depuis, il vivait seul dans la rue. Isolé, sans réel contact régulier avec sa famille ou ses amis. Sur Facebook, il avait posté récemment des appels de détresse et notamment cette phrase : «  Où sont tes amis si tu as besoin d’eux  ?»
Jordy n’était pas délinquant même s'il a fait quelques mois de prison pour vol. Selon la Gazet van Antwerpen, "Jordy n'était pas en mesure de s'assumer seul, il avait beaucoup de capacités mais n'était surement pas en mesure d'être indépendant". Le jeune souffrait notamment du syndrome d'Asperger. "Il recevait son budget mais dépensait tout, tout de suite. Comme il était gentil, cela le rendait fragile et l'exposait à des personnes qui voulaient abuser de lui".

3. Ce drame aurait-il pu être évité ? 

C'est la question que beaucoup se posent en Flandre. "Sa mort était évitable. C'est une honte absolue et un échec collectif", affirme un de ses anciens éducateurs. D’après des travailleurs sociaux, cités par la VRT, les jeunes atteignant l’âge de la majorité devraient être davantage être suivis. La transition peut être difficile pour certains.

Jordy a un profil particulier et semble être passé entre les mailles du système. Comme il n'avait pas d'antécédents criminels, aucun juge n'a pas pu ordonner une prise en charge. Il n'avait pas droit non plus à des soins spécialisés non plus, parce qu'il n'était pas handicapé. "Il est parti et personne ne l'a suivi alors qu'il en avait besoin", résume une de ses amies du foyer.
La mère affirme qu'elle a essayé d'aider son fils, de lui trouver un appartement près de chez elle mais en vain : "Il a lui-même choisi de finir ainsi, il n'a tout simplement pas accepté d'aide". 

Pour les élus flamands, la question semble plus complexe. Elle est remontée jusqu'au parlement de Flandre. avec cette question : comment forcer des jeunes de plus de 18 ans à continuer d'être encadré ?  "Il faut être très prudent, c'est un débat délicat, explique Jo Vanderzeun du parti CD&V. Pour nous l'essentiel, c'est que l'on puisse aider des jeunes qui traversent des périodes difficiles".

Selon la RTBF, en Flandre, 30 000 jeunes vivent dans des centres d'aide à la jeunesse. "Statistiquement, plus de la moitié des jeunes qui sortent de foyers vivent dans le rue, explique Peter Jan Bogaert, d'une agence flamande spécialisée dans l'accueil de jeunes. Ils sont très vulnérables. (...) Ils peuvent être prolongés dans leur foyer jusqu'à 21 ans. Et même 25 ans mais ils doivent leur demander eux-mêmes. A partir de 18 ans, ils sont majeurs et nous respectons aussi l'autonomie." Mais il ajoute"Il arrive souvent que les jeunes adultes qui sortent de l'aide à la jeunesse ne soient pas suffisamment armés pour affronter la société. Un débat s'impose". 
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