Des "contrôles administratifs et judiciaires" portant sur les commerces "à la sauvette" étaient en cours mardi à la mi-journée dans la "Jungle" de Calais, a-t-on appris de sources concordantes.
Quelque 150 policiers, dont deux unités de forces mobiles, ont été mobilisés pour cette opération selon la préfecture, alors que les agents de la Direction départementale de la protection des populations (DDPP) intervenaient dans ces différents commerces (café, restaurants, salons de coiffure...), pour procéder à des contrôles mais aussi retirer les marchandises, remisées ensuite dans un camion.
Dans un communiqué, la préfecture souligne que le camp "connaît une multiplication des lieux de vente à la sauvette qui génèrent des troubles à l'ordre public et entretiennent une économie souterraine". "Ces vendeurs à la sauvette exerçant une activité paracommerciale sur le domaine public sans aucune autorisation et dans des conditions sanitaires et de sécurité ne respectant aucunement les obligations réglementaires", la préfecture et le parquet de Boulogne-sur-mer ont décidé ces "opérations de contrôle administratifs et judiciaires".
Pas un démantèlement
"Il ne s'agit pas du tout d'un démantèlement", a-t-on insisté du côté de la préfecture, expliquant que ces contrôles "ont pour principal objectif de faire cesser ces pratiques illégales qui prospèrent en exploitant la vulnérabilité des migrants".Ces commerces, lieux de socialisation tolérés, ont fleuri dès la formation de la "Jungle" au printemps 2015. C'est la première fois qu'ils font l'objet de contrôles d'une telle envergure. "Cette opération ne m'étonne pas. Le but des autorités est de faire fermer les lieux de convivialité pour décourager les migrants de rester ici", a commenté pour sa part Christian Salomé, président de l'association l'Auberge des migrants.
Au total, 17 commerces ont été contrôlés, 13 personnes ont été interpellées dont huit ont été placées en garde à vue.
Environ 4.500 migrants selon les autorités et 7.000 selon les associations vivent dans la "Jungle" de Calais, dans l'espoir de rejoindre l'Angleterre.