Vingt-trois ans après l'incarcération de Michel Lelièvre, le Tribunal d'application des peines se prononcera ce lundi sur sa demande de libération sous surveillance électronique.
Michel Lelièvre pourrait être libéré par une décision du Tribunal d'application des peines (TAP) belge. Il a été condamné en 2004 à 25 ans de réclusion pour la participation à l'enlèvement, à la séquestration de deux adolescentes, An et Eefje, tuées par Marc Dutroux et de deux autres libérées, Sabine et Laetitia.
En prison depuis son arrestation en 1996, il arrive en fin de peine dans trois ans. Une première audience a eu lieu le 17 septembre, à la prison d'Ittre, où il purge sa peine.
"A la base, nous pensions surtout à la surveillance électronique mais, en cours de débat, la question de la libération conditionnelle a été posée de manière assez insistante et donc on en a parlé", a expliqué son avocate, Benjamine Bovy, à l'agence de presse Belga.
Plusieurs demandes partiellement abouties
Ce n'est pas la première demande déposée par le détenu. En 2013, le TAP lui a accordé l'autorisation d'effectuer cinq sorties de huit heures maximum pour préparer sa réinsertion. Il s'était vu refuser la libération conditionnelle.
Plus récemment, en septembre 2018, sa demande de libération conditionnelle a été reportée, car le complice de Marc Dutroux avait perdu son logement. Or, pour obtenir d'un bracelet électronique, avoir un toit et une adresse sont les conditions nécessaires, explique le quotidien la Dernière Heure.
Depuis 2018, son droit de quitter l'établissement pénitentiaire a été relevé de 8 heures à 16 heures maximum. "Il a un suivi psychologique depuis des années et une psychologue en particulier a réussi à le bousculer. Il est éminemment conscient de tout le trouble et de toute la peine que sa libération pourrait infliger aux victimes et à la population. Mais il est détenu depuis 23 ans. Il y a un fond de peine qui arrivera ; un jour Michel Lelièvre sortira, quoi qu’il arrive", souligne Me Bovy.
Michelle Martin, l'ex-femme et elle-aussi complice de Marc Dutroux, avait écopé de 30 ans de prison. En 2012, elle a obtenu une sortie de prison. Accueillie dans un monastère près de Namur, elle a par la suite intégré un cursus en droit.
Marc Dutroux souhaite une libération conditionnelle
Les avocats du criminel Marc Dutroux ont déposé une demande de libération conditionnelle. Pour ce faire, il devra d'abord passer par une demande d'expertise psychiatrique.
Le 17 octobre, cette demande sera débattue par le TAP, réuni pour l'occasion à la prison de Nivelles, où Marc Dutroux est incarcéré.
Cette expertise, qui vise notamment à évaluer la dangerosité du détenu et le risque de récidive, a été réclamée il y a un an par ses avocats. Ce Belge francophone, âgé aujourd'hui de 62 ans, a été condamné en 2004 à la réclusion à perpétuité pour l'enlèvement, la séquestration et le viol, entre juin 1995 et août 1996, de six fillettes et adolescentes belges, ainsi que la mort de quatre d'entre elles.