La justice a donné raison à un détenu qui se plaignait de l'omniprésence de rats dans la prison de Sequedin.
La justice a ordonné mardi à l'administration pénitentiaire de redoubler d'efforts pour éradiquer les rats de la prison de Sequedin (Nord) et de changer de cellule un détenu qui l'avait saisie pour dénoncer la présence de rongeurs dans cette maison d'arrêt.
"Comme le montrent les photos produites à l'instance, des rats circulent aux abords de l'établissement, à proximité des cours de promenade, aux endroits où des détritus jetés par certains détenus depuis la fenêtre de leur cellule s'amoncellent", indique l'ordonnance du tribunal administratif de Lille.
Eradication des rats
"Une telle situation, à laquelle (le détenu) ne peut pas se soustraire, affecte sa dignité, ainsi que celle de l'ensemble des détenus, et est de nature à engendrer un risque sanitaire pour l'ensemble des personnes fréquentant l'établissement, constituant par là même une atteinte grave et manifestement illégale à une liberté fondamentale", détaille le juge des référés (procédure d'urgence). Si l'administration pénitentiaire a "pris la mesure de cette situation" dès février et "a commencé d'y porter remède", le tribunal lui ordonne "de procéder à la détermination des mesures nécessaires à l'éradication des rats", en mettant en place un diagnostic pour évaluer l'ampleur du problème, et en intensifiant si nécessaire une opération de dératisation débutée la semaine dernière."Mon client mange avec des rats dans sa cellule, il prend sa douche avec des rats morts, l'eau de sa douche pue à cause des rats dans les canalisations, les rats se promènent aussi dans la cour où il fait sa promenade", avait affirmé à l'AFP son avocat Me Olivier Cardon jeudi dernier, jour de l'audience. Le bâtonnier de Lille Vincent Potié était présent lors de cette audience, car "le barreau de Lille a considéré que la requête du prévenu concernait également les avocats dans l'exercice de leur profession", avait expliqué M. Cardon.
Le 6 octobre, le tribunal administratif de Melun, saisi en urgence par l'Observatoire international des prisons (OIP), avait ordonné à l'État d'"intensifier" les actions de dératisation à la prison de Fresnes (Val-de-Marne).