La cour d'appel de Douai a confirmé jeudi le placement en détention provisoire d'un manifestant interpellé lors d'une manifestation anti-loi travail le 17 mai à Lille pour des "faits de violences sur des policiers", décision vivement contestée par les syndicat.
"La décision du tribunal de Lille a été confirmée par la cour d'appel de Douai" et le prévenu est "maintenu en détention", a affirmé à l'AFP une source judiciaire, précisant que cette décision était conforme aux réquisitions du parquet la veille. Poursuivi pour "des faits de violences sur des policiers", le prévenu sera "jugé sur le fond le 9 juin au tribunal correctionnel de Lille", a ajouté cette source.
Le militant avait refusé sa comparution immédiate le 19 mai pour "préparer sa défense" et "réunir les témoignages", selon son avocat, Me Florian Regley. Le tribunal correctionnel de Lille avait alors décidé de placer le jeune homme en détention provisoire pour "éviter le risque de renouvellement" des faits. Le militant avait fait appel de son mandat de dépôt.
"Vague répressive"
Toujours d'après son avocat, le casier judiciaire de ce brancardier de 28 ans, membre de la CGT, ne fait état "que d'une mention de faits d'outrages" envers des policiers il y a plus de huit ans. Me Regley a dit son "incompréhension" et sa "déception" face à cette décision, estimant que "les critères de détention ne sont pas réunis". Dans un communiqué co-signé par la CGT, Solidaires, FSU et la CNT, les syndicats s'offusquaient de cette arrestation que "rien ne justifiait".Elle "s'inscrit dans une vague répressive qui touche tout le pays" et qui "vise particulièrement les organisations actives dans le mouvement social qui dure depuis plus de deux mois", ont écrit les syndicats, exigeant "la libération immédiate" du militant.