C'est donc une "dénonciation de délit imaginaire" : le Belge de 23 ans qu'on a retrouvé nu, bâillonné, ligoté, en état de quasi-hypothermie au bord de la route était en fait un fabulateur. L'expert psychiatre et ses proches confirment ce qu'il a fini par reconnaître : tout était inventé.
Le jeune belge de 23 ans retrouvé nu, ligoté et bâillonné sur le bord de la route D939 rejoignant Arras à Cambrai, au niveau de Baralle lundi soir vers 18 heures, a été entendu aujourd’hui par un expert psychiatre. Il ressort que l’homme n’a pas de pathologie mentale, n’est pas dangereux, mais révèle une tendance à l’affabulation dans le un but utilitaire : il aime attirer l’attention.
Mythomanie
Ses amis rapportent qu’il raconte avoir fait de longues études de psychiatrie, il n’a passé qu’un an à l’Université. D’après ses colocataires, tous les matins, il se lève, s’habille élégamment et part au travail, « dans une banque »… l’homme s’avère sans emploi.Quand il a été retrouvé nu, ligoté et bâillonné sur le bord d’une route, au bord de l’hypothermie, les enquêteurs découvrent plusieurs incohérences : il dit avoir été enlevé un peu plus tôt en Belgique, gardé dans un hangar, frappé. Pourtant, des témoins et des gendarmes l’ont vu quelques jours avant en France, son corps ne marque pas de trace de blessures, selon le médecin légiste, il n’y pas même les traces de coupures de quelqu’un qui se débat pour se libérer de ses liens.
Noeuds coulants
Près de l’endroit où un jeune automobiliste le découvre, on retrouve son sac avec des vêtements et des affaires qui auraient pu servir à la mise en scène de son enlèvement.Hier, l’homme a fini par avouer : tout était inventé. Il a attaché des nœuds coulants à ses pieds et ses poignets, s’est posé un bâillon sur la bouche et s’est installé sur le bord de la route, complètement nu. Au vu de l’expertise psychiatrique, l’homme étant sain d’esprit, même si des soins ne sont pas à écarter. Il va être poursuivi pour dénonciation de crimes et délits imaginaires. Une peine qui peut aller jusqu’à six mois d’emprisonnement. Il comparaîtra le 19 avril prochain devant le tribunal d'Arras.