Le peintre du Roi-Soleil, Charles Le Brun, célébré au Louvre-Lens

Considéré comme l'un des peintres majeurs du 17e siècle, mais souvent réduit à un artiste de propagande au service de Louis XIV, une rétrospective au Louvre-Lens donne à voir à partir de mercredi une facette plus complexe du maître d'oeuvre de la galerie des Glaces à Versailles, Charles Le Brun.

L'exposition, visible jusqu'au 29 août, s'ouvre sur une imposante et somptueuse tapisserie où on y voit le roi avec chapeau et talons rouges admirer les productions de la manufacture des Gobelins. "Charles Le Brun donne de la majesté à ses figures, à ses histoires... au service de Louis XIV, il a la volonté de transformer le roi, d'en faire l'égal des empereurs antiques", a expliqué Bénédicte Gady, collaboratrice scientifique au musée du Louvre.

Mais, Charles Le Brun, fils d'un modeste sculpteur de pierres tombales, "n'est pas seulement" un artiste de propagande au service de Louis XIV, "c'est plus complexe, si Louis XIV a fait appel à lui, c'est que c'était le meilleur de sa génération, c'est un art de glorification, mais on ne peut pas le réduire à un art de propagande", a-t-elle ajouté.

Un tableau découvert dans une suite de l'Hôtel Ritz

Né à Paris en 1619, l'artiste prodige, notamment formé dans les ateliers de François Perrier et Simon Vouet, fut le premier peintre de Louis XIV. L'exposition retrace sa vie, depuis ses premières années où il peint de petits tableaux en camaïeu sur bois jusqu'à la majestueuse galerie des Glaces. Peintures, sculptures, tapisseries, gravures... la rétrospective rassemble ainsi 235 oeuvres dont deux chefs-d'oeuvre majeurs: "Hercule terrassant Diomède", une commande du cardinal Richelieu, mais surtout le "Portrait équestre du chancelier Séguier", un hommage à celui qui l'a découvert à l'adolescence. Pierre Séguier est dépeint dans toute sa gloire, monté sur un cheval blanc vêtu de riches brocarts et entouré de ses pages.

Parmi les autres oeuvres, un tableau découvert dans une suite de l'Hôtel Ritz à Paris en 2013 et adjugé 1,44 million d'euros aux enchères: "Sacrifice de Polyxène". L'oeuvre de jeunesse de l'artiste, ornait -dans l'ignorance de tous- le salon de l'élégante suite où a vécu un temps Coco Chanel.

Charle Le Brun "qui est un équivalent pour la France d'un Rubens, ou d'un Bernin, n'a pas eu d'exposition monographique depuis 1963. Pour l'artiste qui a créé le style de Louis XIV, c'est insensé, il était temps de lui rendre hommage", a conclu Mme Gady.
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