"Les 5 départements des Hauts-de-France fourniront des bois pour Notre-Dame de Paris"

La collecte des chênes nécessaires à la reconstitution de la flèche de Notre-Dame-de-Paris a commencé. La majorité des arbres identifiés sont en cours d'abattage, y compris en Picardie. 

Au lendemain de l'incendie qui a ravagé Notre-Dame-de-Paris en avril 2019, le président de la République, Emmanuel Macron, annonce vouloir reconstruire la cathédrale dans un délai de cinq ans. Après de nombreux débats sur sa construction, en juillet 2020, il est finalement décidé de la reconstruire à l'identique.

"On voulait que ce soit un effort collectif"

Aussitôt une chaîne de solidarité se constitue dans toute la filière bois. Chaque professionnel souhaite apporter sa contribution. 

"C'était un crève-coeur. Toute la filière bois a proposé des bois de toute la France pour refaire la flèche et la charpente historique. On voulait que ce soit un effort collectif" explique Jean-Marc Péneau, expert forestier et coordinateur Hauts-de-France. 

Vient le temps des études des archives, diagnostic, choix techniques ...puis celui de l'identification.

Pour la première tranche de travaux, à savoir la reconstruction de la flèche et des travées adjacentes, les architectes ont besoin d'environ 3000 m3 de troncs pour faire près de 2000 pièces de charpente. Il faut ainsi identifier 1200 chênes mais pas n'importe lesquels. Des chênes droits et élancés qui doivent avoir de 50 à 110 cm de diamètre. Ce qui correspond à des arbres de 100 à 150 ans, parfois 200 ans pour les plus gros. 

Tous les arbres déjà identifiés

Les dons proviennent majoritairement des grandes régions productrices de chênes de qualité (Bourgogne, Centre Val de Loire, Grand Est, Pays de la Loire, Normandie). Cependant, toutes les régions sont représentées y compris les Hauts-de-France.

"Tous ont déjà été repérés dans les Hauts-de-France. Dans l'Oise, à Cuise-la-Motte, Silly-Tillard, Crisolles ainsi qu'au Domaine de Chantilly. Dans l'Aisne, à Viels-Maisons et Launoy. À Saisseval, dans la Somme. À Trélon dans le Nord et à Wail dans le Pas-de-Calais. Ce sont les derniers qui viennent d'être identifiés. Les cinq départements vont fournir du bois pour Notre-Dame de Paris" se réjouit l'expert forestier. Ces arbres proviennent de petits bois de particuliers de 10 ha à l'Institut de France qui en possède plusieurs milliers. "On a voulu que ce soit un peu tout le monde. Ce sont des arbres exceptionnels. Les arbres qu'on relève, ce n'est pas pour nous mais pour les générations futures. C'est la chaîne. La passation".

L'Office National des Forêts (ONF), de son côté, fournira une centaine de grumes centenaires issues de la forêt de Mormal dans le Nord. 

Prochain chantier : la nef et le choeur

Environ 80% des arbres identifiés sont en cours d'abattage. "Soit on les abat avant le 15 mars, soit à partir de fin août, à la prochaine lune descendante. ce qui compte, c'est de respecter la lune. 1000 ans d'histoire prouvent que le bois se conserve mieux quand on respecte la lune".

Après vérification et validation, les sciages seront stockés pendant plusieurs mois afin que les tannins soient lavés par la pluie. Ils seront ensuite entreposés à l'abri de la pluie et du soleil jusqu'à leur mise à disposition des charpentiers, a priori début 2023.

Quant à la reconstitution de la nef et du choeur (qui correspond à la 2e tranche de travaux) "les spécifications des bois nécessaires seront précisées ultérieurement".

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