Le comité d'organisation espérait atteindre les 2 millions d'électeurs, mais à Lille, à la mi-journée, la participation n'avait de quoi rendre optimiste.
A Lille, jour de vote sans grand enthousiasme pour les électeurs de la primaire organisée par les partis de gauche. Beaucoup regrettent le trop grand nombre de candidats, symbole d'un morcellement de l'électorat. Ils craignent un second tour de présidentielle sans la gauche.
Un vote d'adhésion
Par une température négative, Richard, 80 ans, s'est rendu à l'hôtel de ville de Lomme, commune populaire proche de Lille. "Sept candidats, c'est trop. Le paysage politique m'inquiète et la programme de la droite me fait craindre le pire", dit-il. Il a voté sans hésitation pour Manuel Valls, "car c'est celui qui a le plus l'étoffe pour être président", dit cet homme qui compte plus de 50 années de militantisme socialiste.Caroline regrette la faible affluence ce dimanche matin à la mairie de ce bastion du PS. "Il y avait plus de monde il y a cinq ans" lors de la précédente primaire. Elle a opté pour Benoît Hamon, avec un certain enthousiasme. "Il est bienveillant, franc, bien à gauche. J'aime voter aux primaires car on vote vraiment par adhésion alors que lors des autres élections on vote souvent contre quelqu'un", glisse cette femme de 37 ans.
Au pied du beffroi de l'hôtel de ville de Lille, ce n'est pas la foule des grands jours. Martine, comme de nombreux militants socialistes, regrette que le bilan de François Hollande ne soit pas suffisamment mis en avant. "L'emploi repart, la lutte contre le terrorisme a été menée de manière efficace", observe-t-elle, refusant de dire pour qui elle a voté.
Peur pour la légitimité
"Nous sommes à 400.000 votants" sur 63% des bureaux de vote, "ce qui nous donnerait, si on faisait une extrapolation sur la totalité aux alentours de 600.000 votants", a déclaré le président de la commission d'organisation de la primaire Christophe Borgel, au siège du parti socialiste.
En 2012, à la même heure, ils étaient déjà 744 000. Au siège, on espère cependant que la participation monte dans la journée. Les organisateurs auraient aimé annoncer une participation d’un à deux millions d’électeurs, un chiffre qui aurait le mérite de donner plus de légitimité au vainqueur.