Enfreindre le couvre-feu sans se faire arrêter, voilà l'objectif d'un groupe Facebook dont l'existence vient d'être révélée par Médiacités. "Où sont les bleus ?", a réunit 6800 jeunes lillois qui continuent à faire la fête, illégalement.
"Flics rue Gambetta. Courez très vite", alerte Constantin sur Facebook. Depuis le 16 janvier et le début du couvre-feu, des messages similaires sont postés par des étudiants sur le groupe privé "Où sont les bleus ?".
Ces internautes souhaitent éviter les contrôles de police au retour de soirées interdites. L'existence de ce groupe vient d'être révélée au grand public par Zack Ajili, journaliste pour le média en ligne Médiacités.
"Où sont les bleus ? " a réuni 6800 personnes, principalement des étudiants de la métropole lilloise, qui entendent ainsi faciliter leurs sorties après 18h. Depuis la publication de l'article, le groupe a été archivé. Mais un autre, similaire, a déjà pris sa place.
"On ne va plus aux apéros par peur des mesures qu'on nous impose"
« On pète un câble, raconte le fondateur du groupe au journal Médiacités. On ne va plus aux apéros, non pas par peur du virus mais plutôt par peur des mesures qu’on nous impose. Concrètement, cela veut dire que l’on ne voit personne. »
Sur Facebook, "Où sont les bleus" a fait un carton alors que la santé mentale des étudiants et leur lassitude vis à vis des mesures sanitaires sont de plus en plus relayées.
Pour adhérer à cette page, il faut y être invité par un membre. Puis, chacun est appelé à signaler la présence des forces de l'ordre après 18h. Un fonctionnement proche de Waze, l'application qui détecte les radars routiers, selon Augustin le fondateur du groupe, interviewé par Médiacités. Seule consigne, toute incitation à la haine de la police est proscrite.
Une pratique illégale et risquée
Contacté par Médiacités, le parquet de Lille indique que le groupe "Où sont les bleus ?" ne fait l'objet d'aucune enquête pour le moment. L'occasion de rappeler que déroger au confinement fait encourir une amende de 135 euros et que les organisateurs de cette page risquent des poursuites pour mise en danger de la vie d'autrui.
Sur Facebook, un autre groupe au nom très proche, "Où sont les (cordons) bleus ?" vient d'être créé le 27 janvier. Il compte déjà plus de 1600 abonnés. interrogés par France 3, ses administrateurs se présentent comme les "successeurs spirituels" de "Où sont les bleus ?", cette page ayant été archivée depuis la publication de l'article de Médiacités.