Six mois de prison avec sursis ont été requis mardi devant le tribunal correctionnel de Lille à l'encontre de trois policiers ayant transféré un courriel contenant une carte de positionnement de radars mobiles, qui a finalement été diffusée sur les réseaux sociaux.
Les trois fonctionnaires de police, âgés de 47, 51 et 52 ans, comparaissaient pour violation du secret professionnel. En octobre 2013, un policier de Valenciennes remarque qu'une carte des radars mobiles du département du Nord est diffusée sur un profil Facebook. En remontant la chaîne, les enquêteurs découvrent alors que ce document a été transmis par des fonctionnaires de police de la métropole lilloise à d'autres policiers ou à leurs proches, via leur messagerie personnelle.
Ils ont reconnu les faits
"Ils étaient conscients d'avoir transmis un document à caractère confidentiel", a estimé la procureure Emmanuelle Laudic-Baron.Les trois fonctionnaires, qui ont tous déjà reçu un blâme de leur hiérarchie (aucun avancement pendant trois ans), ont reconnu les faits. "C'est une erreur de ma part", a dit l'un d'eux, cheveux courts et solide carrure. L'avocat de l'un des trois mis en cause, Me Emmanuel Riglaire, a cependant souligné que le fonctionnaire qui a le premier diffusé le courriel à un grand nombre de services de police ainsi que le particulier ayant produit la carte sur son profil Facebook n'étaient pas à la barre.D'autre part, "à l'époque, rien n'était encadré et la hiérarchie faisait circuler les emplacements de contrôle radar vers de très nombreux destinataires", a expliqué Me Riglaire, comme par exemple au service des statistiques ou au chef de la brigade canine. Dorénavant, la liste de diffusion de l'emplacement des radars est cryptée, avec une diffusion plus restreinte. Autre élément pointé du doigt par la défense, l'emplacement des radars figurait régulièrement dans la presse régionale. Aussi, transférer ce courriel "était l'occasion de rendre service, permettre aux fonctionnaires de circuler normalement. Ils ont fait la même chose que l'on trouve dans la presse locale avec la liste des radars qui figure partout", a indiqué Me Riglaire. Le délibéré sera rendu le mardi 2 février.