Le tribunal de commerce de Lille a mis lundi en délibéré au 5 mars la décision dans le litige qui oppose le Losc et Marcelo Bielsa, qui conteste son licenciement pour faute grave et réclame plus de 18 millions d'euros au club nordiste.
Le camp de l'ex-entraîneur argentin du LOSC, qui réclame 12,9 millions d'euros correspondant aux salaires restant dus et environ 5 millions supplémentaires au titre du préjudice subi, espère que le tribunal de commerce déclare le club nordiste en cessation de paiement, ce qui entraînerait l'ouverture d'une procédure de redressement judiciaire.
"Le procureur de la République a considéré que le tribunal avait été saisi d'une assignation-pression et pas d'une assignation sincère, quelque chose destiné à nous forcer à transiger dans cette affaire, et que le club n'est nullement en situation de cessation de paiement", a réagi Me Bertrand Wambeke, l'avocat du LOSC, à la sortie de l'audience qui n'était pas ouverte au public.
"Vous avez 128 salariés qui sont tenus en suspens par la démarche égoïste d'un homme qui prend tout le monde en otage alors qu'il n'a rien dans son dossier", a-t-il encore ajouté. "C'en est assez des affirmations de M. Bielsa qui n'ont qu'un seul but: faire pression pour obtenir à l'amiable ce qu'il ne parvient pas à obtenir par les juridictions."
Dans le camp adverse, Me Benjamin Cabagno, collaborateur de Me Carlo Alberto Brusa, l'avocat de Bielsa, a rappelé que "rien n'a été décidé" et souligné que "certes, monsieur le procureur a rendu une décision qui serait en faveur du Losc, mais a fait son réquisitoire en décidant d'exclure les pièces et conclusions déposées par M. Bielsa le jeudi 15 février. Il a expressément dit qu'il rendait un réquisitoire sur la base exclusive des pièces et conclusions du Losc."
Quelle que soit la décision du tribunal de commerce, la bataille judiciaire ne devrait dans tous les cas pas s'arrêter là. "La Cour d'appel de Douai
est compétente pour statuer donc ce litige n'est absolument pas terminé: le 5 mars peu importe la décision, qu'elle soit favorable ou défavorable, il y aura de toute façon une Cour d'appel", a pronostiqué Me Cabagno.
Une audience devant le Conseil des prud'hommes de Lille, devant lequel Bielsa conteste le bien-fondé de son licenciement, est quant à elle fixée au 13 mars.