Ce mardi après-midi, près de 3000 personnes, d'après la police, ont défilé dans les rues de Lille. Chacune avec des préoccupations propres à sa branche, mais un sentiment commun de mal-être au travail, d'inquiétude pour son avenir...
Joao Gama, 58 ans, caissier de musée « De plus en plus d’emplois précaires »« Dans le secteur culturel, il y a un recours beaucoup plus fréquent à l’interim, une précarisation de nos emplois. Par exemple aujourd’hui un quart des effectifs du musées des Beaux-Arts de Lille est précaire et certains équipements culturels comme les bibliothèques sont obligés de fermer à certains moments dans la semaine faute d’effectifs. Je travaille un week-end sur deux et les jours fériés, et je gagne 1500 euros net majorations comprises ! »
Paola Salvagnin, 58 ans, fonctionnaire à la mairie de Wasquehal « On est fliqués en permanence »
"Je travaille à la mairie de Wasquehal et je viens juste de me syndiquer à la CGT parce que nous perdons des acquis en ce moment. Pour compenser le gel du point d’indice, nous avions 9 jours de congés compensatoires qui seront remis en question. L’ambiance de travail se dégrade, on est fliqués en permanence. Je touche 1600 euros sans les heures supplémentaires et avec 31 ans d’ancienneté. Quand on a payé toutes nos charges... je suis divorcée et avec une maison à payer... Je m’inquiète aussi pour le montant de ma future retraite, je pense aussi à nos enfants. »
Samuel et Peggy, psychologues de l’éducation nationale « Nous sommes le pion dérangeant »
« Au début des vacances scolaires, la fermeture des centres d’information et d’orientation a été annoncée. La région veut récupérer l’orientation de nos jeunes alors que nous, nous sommes neutres vis-à-vis d’eux, et nous avons une formation égale sur tout le territoire mais nous sommes le pion dérangeant sur l’échiquier de l’éducation nationale.
Mélanie, 36 ans « Un mal-être au travail » Fonctionnaire à la sécurité sociale de Valenciennes.
« Nous étions encore 1000 fonctionnaires à la sécurité sociale de Valenciennes en 2009, seulement 600 aujourd’hui. Les indemnités journalières ne sont pas payées à temps, c’est impensable, il faut parfois attendre un à deux mois avant qu’elles soient versées. Cette situation engendre aussi un mal être au travail. Je me mobilise aussi contre la politique globale du gouvernement : la loi asile et immigration et la sélection par Parcoursup »
Julie et Souad lycéennes en terminale au lycée Faidherbe.
« Avec Parcoursup, on a peur de se retrouver sans rien. On est déjà allés plusieurs fois manifester mais nous sommes encore trop peu, ils ne se rendent pas compte au lycée des enjeux. «