La candidature de Marine Le Pen aux élections régionales dans la future région Nord-Pas-de-Calais/Picardie, ne constitue pas une surprise mais comporte des risques pour la présidente du Front National, selon les éditorialistes mercredi.
"Pour la présidente du Front national, l'enjeu est de taille", affirme Olivier Faye, dans Le Monde. Et d'expliquer : "la députée européenne sait qu'une défaite dans cette bataille risque de l'affaiblir à la veille de partir à la conquête de l'Elysée en 2017, son véritable objectif". "Elle sait aussi", poursuit l'éditorialiste, "qu'une éventuelle victoire serait difficile à gérer, compte tenu de la fusion des deux régions, qui s'annonce comme un véritable calvaire administratif, et de la proximité dans le temps avec la présidentielle."
"Attention, ce rendez-vous tient autant du tremplin que de la chausse-trappe", prévient Philippe Marcacci, de l'Est Républicain. Car, précise-t-il, "la patronne du FN lorgne déjà sur 2017. Une défaite la fragiliserait". "Un échec", estime également Jean Michel Servant, du Midi Libre, "pourrait fragiliser son image -voire sa candidature- pour la présidentielle". Pour ce dernier, c'est "un pari" que Marine Le Pen sait "risqué". "Ces régionales peuvent être un tremplin pour ses ambitions présidentielles ou un banc de sable en cas d'échec", renchérit Hervé Favre dans La Voix du Nord. Daniel Muraz abonde dans le même sens : "Cette campagne n'est pas sans risques" mais ce risque peut "être... la victoire". "Et", explique-t-il, "la contrainte d'assumer la gestion d'une région de six millions d'habitants, réalité plus difficile à maîtriser que les débats télé. Un autre danger, est la juxtaposition des régionales et de la course à l'Élysée."
"Malheur à elle pour la suite si elle perd!", lance Jean-Michel Helvig, de La République des Pyrénées. Enfin, Raymond Couraud, dans L'Alsace, pense, comme tous ses confrères, que ces élections régionales "ne sont qu'une marche sur l'escalier des ambitions" de la présidente du FN. Et de conclure : "Mme Le Pen regarde depuis longtemps au-delà des corons".