Mme Le Pen a annoncé sa candidature mardi matin, lors d'une interview à iTELE : « oui, je serai tête de liste pour cette grande et belle région Nord-Pas-de-Calais/Picardie ». La présidente du Front national est à ce jour donnée favorite par les sondages pour ce scrutin, qui se déroulera en décembre.
Marine Le Pen a reconnu « avoir hésité », car « il y avait deux campagnes qui se percutaient, celle des régionales et celle de la présidentielle. Les arguments développés par ceux qui ne souhaitaient pas ma candidature étaient l'obligation en quelque sorte que j'avais de me concentrer exclusivement sur l'élection présidentielle, sur le fait d'une dimension nationale. »
Mais la présidente du FN a ajouté qu'il n'y avait, selon elle, « plus de temps à perdre. La situation se dégrade tellement vite que, où que l'on puisse apporter du mieux, que l'on puisse agir, il faut le faire tout de suite. »
Depuis longtemps pressentie, l'éventualité de sa candidature aura largement divisé son camp, certains de ses proches y voyant une chance pour l'élection suprême, d'autres un risque. Marine Le Pen, 46 ans, qui a convié la presse mardi dans un hôtel d'Arras, part avec des sondages très favorables pour ce scrutin qui aura lieu en décembre. Elle est donnée nettement en tête au second tour avec 37% des voix contre 32% à Xavier Bertrand (Les Républicains) et 31% à Pierre de Saintignon (union de la gauche), selon un sondage OpinionWay pour Le Figaro et LCI, publié lundi.
Marine Le Pen donnée en tête au premier tour
Dans tous les cas de figure, Mme Le Pen est donnée en tête du premier tour dans cette région traditionnellement dominée par la gauche, mais où la difficile reconversion des bassins industriels et miniers en crise ainsi que les affaires ont nuit au PS. - Bertrand en embuscade - Elle aura en tout cas fort à faire, face à un poids lourd de la droite, Xavier Bertrand (Les Républicains), déterminé à en découdre avec la patronne du FN qu'il a déjà désignée comme sa principale adversaire.Quoi qu'il en soit, les résultats des sondages à ce jour font écho aux derniers scrutins, dans les territoires nordistes et picards où le FN a fait quelques-uns de ses plus beaux résultats. Même s'il n'a pas enlevé le Pas-de-Calais, le FN y est arrivé largement en tête lors des élections départementales avec pas moins de 41,48% des suffrages, loin, très loin devant le PS (23,09%). C'est aussi dans ce territoire que la formation de Mme Le Pen a conquis sa seule commune dès le premier tour des dernières élections municipales : Steeve Briois s'était imposé à Hénin-Beaumont en obtenant directement un peu plus de 50% des suffrages.
Comme un écho, encore, à ses dernières campagnes dans le bassin minier du Pas-de-Calais, Marine Le Pen, conseillère régionale du Nord/Pas-de-Calais depuis 1998, a dénoncé le 23 juin le Nord/Pas-de-Calais comme le « symbole du clientélisme ».
Xavier Bertrand, son « challenger »
Avant même d'être (peut-être) candidate, Mme Le Pen a d'ores et déjà tancé celui qui se désigne comme le « challenger », M. Bertrand. « Avec ses propos désagréables, il me rappelle étrangement l'entrée en campagne de Jean-Luc Mélenchon aux législatives 2012. Leurs pensées sont tellement petites alors que les miennes sont bien plus grandes », a déclaré Mme Le Pen. Dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais, elle avait livré une bataille épique aux législatives de 2012 face à celui qui était alors leader du Front de Gauche.Mme Le Pen était arrivée largement en tête du premier tour (42,26%), éliminant M. Mélenchon. Peut-être Pierre de Saintignon, premier vice-président de région Nord/Pas-de-Calais et premier adjoint de Martine Aubry à la mairie de Lille, entré très tôt en campagne pour le PS afin de combler son déficit de notoriété dans cette grande région, espère-t-il faire comme le candidat PS d'alors. Marine Le Pen avait perdu d'un cheveu (49,89%) au second tour, son duel face au candidat socialiste Philippe Kemel.
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