La maire de Lille a fait sa rentrée publique mercredi après plusieurs semaines de convalescence. Pressée de questions sur l'attitude d'Emmanuel Macron et ses éventuelles intentions présidentielles, Martine Aubry a une nouvelle fois suggéré son inimitié pour le ministre de l'Economie.
Elle en parle, sans en parler, fait mine que ça ne l'intéresse pas, et finit par lâcher un tacle assassin. Fidèle à elle-même, Martine Aubry. A l'occasion de sa première apparition publique après quelques semaines de convalescence, la maire de Lille a naturellement été interrogée sur l'attitude d'Emmanuel Macron, au lendemain du lancement de son mouvement "En marche".
Moi ce qui m'intéresse, c'est de créer des compétences, des richesses, préparer l'avenir, ce n'est pas le travail du dimanche ou baisser les salaires
"Ça m'est complètement égal", lâche-t-elle. "Moi ce qui m'intéresse - il est ministre de l'économie n'est-ce-pas ? -, c'est de créer des compétences, des richesses, préparer l'avenir, ce n'est pas le travail du dimanche ou baisser les salaires". Et voilà pour l'affaire Macron. La maire de Lille n'est pas là pour ça, elle est venue parler des futurs projets de Lille 3000, dans le quartier de Lille Moulins.
Une réunification des socialistes du Nord ?
Mais l'édile a beau affirmer qu'il n'y a que sa ville qui l'intéresse, elle n'en demeure pas moins une figure du Parti socialiste, et son avis compte. En a-t-elle un sur l'accord secret passé avec François Hollande concernant Bernard Roman ? Le député du nord serait nommé au poste prestigieux de président de l'autorité de régulation des activités ferroviaires, libérant de fait un poste très convoité pour les législatives de 2017. Francois Lamy, fidèle de la maire de Lille serait intéressé.Une nouvelle fois, Martine Aubry botte en touche, et admet simplement une sorte de réunification des socialistes du Nord. "Tout le monde a l'air de vouloir retravailler ensemble, et pour moi c'est l'essentiel". A la question : "Y compris avec Emmanuel Macron ?", la maire de Lille répond : "Macron, il n'est pas à Lille, Dieu merci !"."Macron, il n'est pas à Lille, Dieu merci !".
Voilà qui est dit. Et n'est pas sans rappeler le "Macron, ras-le-bol", asséné par la même en septembre dernier. Entre les deux, ce n'est décidément pas l'amour fou.
Macron en tête comme candidat potentiel socialiste, mais devancé par Aubry chez les sympathisants de gauche
Emmanuel Macron figure en tête d'une sélection de personnalités socialistes que les Français souhaitent voir candidats en 2017, mais il ne figure qu'en troisième position chez les sympathisants de gauche, selon une étude Elabe réalisée pour BFMTV et publiée mardi.A la question : "Pour chacune des personnalités suivantes, souhaitez-vous qu'elle soit candidate à la prochaine élection présidentielle"?, le ministre de l'Economie recueille 36% de "oui" et 63% de "non" chez l'ensemble des Français.
Arrivent ensuite Martine Aubry (27% de "oui" contre 72% de "non"), Arnaud Montebourg (25% de "oui" et 74% de "non%) et Manuel Valls (22%
de "oui" et 77% de "non"). François Hollande ferme la liste avec 15% de "oui" contre 84% de "non".
Chez les sympathisants de gauche, à la même question, ce n'est plus Emmanuel Macron mais Martine Aubry qui arrive en tête: 50% de "oui" et 49% de "non", suivie d'Arnaud Montebourg (36% de "oui" contre 64% de "non") et d'Emmanuel Macron (36% de "oui%" contre 64% de "non"). François Hollande (33/67) et Benoît Hamon (28/71) ferment la liste.
Cette étude a été réalisée sur un échantillon de 1.000 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, sur internet les 11 et 12 juillet.