Un collégien de 12 ans se dit victime de harcèlement scolaire. Il n'est plus scolarisé depuis la rentrée.
"L'intimidation ou le harcèlement ne sont pas acceptables". C'est une maman de Robersart (près du Cateau-Cambrésis dans le Nord) qui écrit cette petite phrase sur son compte Facebook en cette période de rentrée. Son fils Léo (prénom changé), âgé de 12 ans, n'a pas pu faire sa rentrée en quatrième. Quelques jours avant la rentrée, il a reçu des SMS menaçants."Hey petite merde, tu te souviens de moi ? Mercredi, je vais t’exploser par terre comme on écrase une merde et si tu le dis à quelqu'un, je te jure que toute la classe va être sur ton dos. Je m'en occuperai, t’inquiète. En attendant, je vais te dire de bien niquer. T'es mort, fils de p... Et t'as intérêt à me donner mes 20 euros".
Yamina Messadaoui, la maman, a publié le message sur Facebook accompagné de ce commentaire : « Voilà ce que mon fils reçoit la veille de la reprise de l’école : des petits cons ou surtout un petit con qui l’a harcelé toute l’année de sa 5ème et a priori il va rattaquer et personne ne réagit. Ras-le-bol !!! » Un message partagé des milliers de fois.
"Il y a eu des menaces de mort et des insultes, comme 'fils de p***'. Il lui a demandé de l'argent alors qu'il ne lui doit aucun centime. On peut détruire quelqu'un par la parole", explique à Europe 1 Yamina.
"Quand vous parlez de harcèlement, on a l’impression qu'on vous prend pour une cinglée, qu’on invente les choses. On m’a fait comprendre qu’il ne fallait pas écouter mon fils"
— Europe 1 ? (@Europe1) September 5, 2019
?️ Yamina Messadaoui, mère de Léo, victime de harcèlement. pic.twitter.com/62x79SXQ3G
En fait, ce harcèlement durerait depuis un an selon le jeune garçon et sa mère. « Je ne parlais plus, j’étais toujours sur le téléphone, l’ordinateur, la console. J’en avais marre, raconte Léo à La Voix du Nord. Alors j’ai demandé à quelqu’un avec qui je prends le bus de me donner des cachets, et combien il en fallait en prendre pour mourir… » Et il poursuit : "Pas grand monde nous soutenait, à part mon meilleur ami et mes parents. On aurait dit que le collège s'en moquait, ils n'ont rien fait."
Le collège St Michel de Solesmes où Léo est scolarisé a proposé ce mardi un changement de classe pour l'élève présumé harceleur. Mais c'est insuffisant pour l'adolescent qui envisage de changer de collège. Contacté, l'établissement n'a pas donné suite pour l'instant à notre demande d'interview.
En primaire et au collège, un enfant sur dix serait victime de harcèlement scolaire.