Un migrant est mort percuté par des véhicules près de Calais vers minuit.
Un migrant originaire d'Afrique noire est mort après avoir sauté d'une camionnette, percuté par plusieurs véhicules sur l'autoroute A16 près de Calais (Pas-de-Calais), jeudi vers 23H40. "Il aurait probablement sauté d'une camionnette en circulation avant d'être percutée par un véhicule", puis par un second, a indiqué un porte-parole de la préfecture du Pas-de-Calais.
L'accident mortel a eu lieu dans le sens Calais-Dunkerque à hauteur de la commune de Guemps et non de Marck, comme indiqué dans un premier temps. "Il ne reste pratiquement rien du corps. On a un témoin français qui se rendait au travail et qui dit avoir vu cette personne sauter de la camionnette où il se trouvait", a détaillé le parquet de Saint-Omer (Pas-de-Calais).
"Le jeune a été percuté immédiatement par un rétroviseur et plusieurs voitures lui ont ensuite roulé dessus à de multiples reprises", a ajouté cette source, précisant que le migrant aurait peut-être sauté de la camionnette après s'être rendu compte que le véhicule allait vers Dunkerque et non vers le port de Calais. Une enquête a été ouverte par le parquet de Saint-Omer et confiée à la CRS autoroutière. "On va essayer de déterminer son identité avec ses empreintes digitales", selon le parquet.
Dans ce secteur, les migrants fabriquent régulièrement des barrages sur l’A16, pour essayer de ralentir ou stopper les camions qui se rendent en Angleterre et ainsi monter dedans. Le 20 juin dernier, un de ces barrages, à Guemps, avait abouti à la mort d’un chauffeur polonais, conduisant à la mise en examen et au placement en détention provisoire de quatre migrants.
Il s'agit du 2e décès d'un migrant à Calais et ses environs en 2017. En 2015 et 2016, 33 migrants sont morts dans le Pas-de-Calais, principalement sur des routes et sur le site d'Eurotunnel, selon un décompte officiel.
450 à 600 migrants
L'accident mortel de jeudi soir intervient alors que le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a annoncé en début de semaine la mise en place de deux centres d'un type nouveau (Centre d'accueil et d'évaluation des situations, CAES) à Bailleul (Nord) et à l'abbaye de Belval (Pas-de-Calais), à environ
une heure de Calais. Par ailleurs, des douches et des sanitaires, premiers éléments du dispositif d'aide aux migrants de Calais imposé par le Conseil d'Etat, doivent être installés avant la fin de la semaine prochaine, avait indiqué mercredi le préfet du Pas-de-Calais Fabien Sudry. La maire de Calais
avait elle affirmé qu'elle ne donnerait "pas suite aux injonctions" du Conseil d'Etat. "Nous ne voulons pas que se reproduise le phénomène de la +Jungle+. Pour le bien de la population, je refuse l'application de cette décision", avait dit lundi Mme Bouchart (LR).
Environ 450 migrants sont présents à Calais et ses environs selon les autorités et 600 selon les associations. Selon M. Sudry, "il faut remonter à cinq ou six ans pour avoir un chiffre aussi faible" de migrants présents surle Calaisis à cette période de l'année. La majorité d'entre eux se retrouvent à Calais, port d'Europe continentale le plus proche de l'Angleterre, dans l'espoir de rejoindre la Grande-Bretagne, souvent en raison de la langue, de la présence de proches dans le pays ou une supposée plus grande facilité à y trouver du travail.