Le maire (Les Républicains) de Calais, Natacha Bouchart, a lancé vendredi par communiqué "un appel au calme", appelant à "ne pas céder aux extrémismes" face à une situation migratoire jugée "de plus en plus incontrôlable".
"La situation devient de plus en plus incontrôlable. Je lance un appel au calme en demandant à la population de ne pas céder aux extrémismes de tout bord", a-t-elle déclaré. "Nous assistons très régulièrement à des manifestations sur le parvis de l'hôtel de Ville. La tenue de ces cortèges empêche le fonctionnement normal de l'administration municipale", a-t-elle avancé, arguant en outre que le samedi, "elles contrarient le déroulement des mariages".
Elle impute cette "recrudescence des perturbations en ville" à l'activisme des militants anarchistes de No Border, qui n'hésitent pas selon elle "à manipuler les migrants dans le but de servir leur idéologie politique".
Au cours d'une conférence de presse tenue vendredi, l'élue de droite a en outre appelé les forces de l'ordre à empêcher une manifestation de migrants au départ du camp de la "new jungle" à 11H00 samedi, qui doit rejoindre la place de l'hôtel de ville.
Elle a dit envisager d'appeler elle-même les Calaisiens à manifester si les tensions devaient perdurer dans les prochains jours. "Il y a un sentiment d'injustice quand les citoyens calaisiens voient ces manifestations illégales se dérouler sans que les forces de l'ordre ne reçoivent de consignes pour intervenir", a-t-elle aussi jugé dans son communiqué.
En revanche, Mme Bouchart a indiqué ne pas encourager la manifestation organisée samedi à 14H00 sur la plage de Calais par l'association Calaisiens en colère. L'association a de son côté annoncé dans la soirée qu'elle se voyait obligée, "par sécurité", d'annuler l'événement en raison de menaces qu'elle aurait reçues - sans préciser les auteurs de ces intimidations.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, une rixe opposant 200 migrants soudanais et afghans à la "new jungle", située à l'est de la ville, a fait neuf blessés légers. Une quarantaine de CRS avaient été dépéchés à l'entrée du camp, sans y pénétrer.
Environ 3.000 migrants, venus principalement d'Afrique de l'Est, d'Afghanistan et de Syrie, se trouvent à Calais et ses environs dans l'espoir de rejoindre l'Angleterre, qu'ils considèrent comme un eldorado.