Nicolas Hulot dénonce dans une tribune publiée samedi dans Le Monde "l'indifférence" de l'Europe face aux réfugiés notamment syriens et propose entre autres d'ouvrir des "couloirs humanitaires" vers le continent.
"Parfois, je me donne la nausée quand j'observe le cauchemar des migrants ou des réfugiés (...) et la manière progressive dont je m'accoutume à l'enfer des autres depuis des années", écrit l'écologiste dans une longue tribune intitulée "Migrants : où est passée notre humanité ?".
"La France, jadis patrie des droits de l'homme, n'est-elle devenue que le pays de la Déclaration des droits de l'homme ? Face aux barbelés de Calais ou aux expulsions de Vintimille, on peut se le demander. Est-ce la perspective des prochaines échéances électorales qui nous tétanise au point d'en faire un contre-argument électoral ?", dénonce l'écologiste, qui n'exclut pas d'être candidat à l'élection présidentielle de 2017.
"Ecoeurement"
"L'Europe (l'Italie et la Grèce mises à part) est passée de l'indifférence à l'impuissance et offre à certains un argument de plus pour douter de son utilité. Comment ne pas céder à l'écoeurement devant son immobilisme crasse face aux milliers de noyés en Méditerranée ou en mer Egée", s'interroge-t-il."Comment 28 Etats n'ont-ils pas été capables de réunir une flotte humanitaire pour sauver des vies que l'on sait à l'avance en péril ? On peut et on doit encore le faire", écrit Nicolas Hulot. Il appelle à "réduire les délais de traitement des demandes d'asile (environ seize mois)" et à "ouvrir des couloirs humanitaires pour substituer aux voies irrégulières massives de passage des voies régulières à la hauteur".
Il demande aussi l'ouverture d'"un corridor pour réinstaller en Europe les réfugiés directement depuis les pays voisins de la Syrie". Il estime aussi qu'il faut "un appui beaucoup plus massif aux pays voisins de la Syrie pour les aider à faire face à l'afflux" de personnes. Il appelle pour cela à "une coordination Etat, régions, territoires, communes pour évaluer les capacités de chacun à se partager l'accueil" en France.
"A plus grande échelle, un sommet international pour répartir les obligations de solidarité et d'assistance face à la crise des migrants me semble une nécessité première", poursuit-il.