Près d'une centaine de migrants secourus au large de Calais, 25 morts depuis le début de l'année

Dans la matinée du lundi 12 août 2024, 98 personnes ont été secourues sur les côtes du Pas-de-Calais alors qu'ils se trouvaient en difficulté sur leur embarcation. Ce sauvetage intervient au lendemain de la mort de deux migrants qui tentaient de rejoindre le Royaume-Uni par la Manche, portant ainsi le bilan des morts à neuf personnes pour le mois d'août 2024.

Ils et elles sont près de cent à avoir été secourus au large de Calais, lundi 12 août 2024. La préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord a indiqué dans un communiqué, lundi dans la soirée, avoir porté assistance à deux embarcations en difficulté dans la Manche.

Le centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (CROSS) Gris-Nez est informé lundi dans la matinée que plusieurs embarcations de migrants se trouvent en difficulté au large du Pas-de-Calais. Elle envoie le navire de sauvetage Ridens, affrété par l'Etat.

Une fois sur place, "l'équipage du navire de sauvetage met à l'eau son semi-rigide et récupère à son bord les 66 personnes" qui ont demandé assistance. "Les personnes secourues ont ensuite été déposées à quai à Calais (62), où elles ont été prises en charge par les services de secours terrestres", indique la Préfecture maritime dans son communiqué.

En parallèle, le CROSS Gris-Nez envoie sur place un deuxième navire de sauvetage, le Minck, également affrété par l'Etat. "Une fois sur place, l'équipage du Minck récupère 32 personnes à son bord", écrit la préfecture.

Au total, ce sont 98 personnes qui ont été récupérées par les navires de sauvetage français. D'autres individus sont restés sur les bateaux pneumatiques, ne souhaitant pas être secourus au moment de l'opération.

Cette opération intervient après la mort, ce dimanche 11 août 2024, de deux migrants tombés à l'eau au large de la France. Au cours de la même journée, 703 migrants ont réussi à traverser la Manche et sont arrivés au Royaume-Uni, à bord de 11 bateaux pneumatiques de fortune, selon le Ministère de l'intérieur britannique.

Une semaine à risque

Et les opérations de sauvetage s'enchaînent sur les côtes calaisiennes cette semaine. Le préfet du Pas-de-Calais a dénoncé "les réseaux de passeurs criminels" responsables de ces tentatives de traversées, et salue l'engagement des quelque 1000 policiers et gendarmes mobilisés sur le littoral.

Mais selon les associations d'accueil des migrants, c'est justement cette présence policière qui rend les traversées de plus en plus dangereuses. Notre équipe, Enora Quellec et Flavien Bellouti, a recueilli leur propos sur place.

"Cette lutte contre des réseaux de passage s'entend car ce sont des réseaux criminels, mais elle a un effet : il y a moins de bateaux qui sont acheminés sur le littoral mais il n'y a pas moins de personnes qui souhaitent traverser. Cela mène à un effet de surcharge des bateaux", analyse Flore Judet, coordinatrice à l'Auberge des Migrants à Calais (Pas-de-Calais).

Axel Gaudinat, coordinateur d'Utopia 56 à Calais, ajoute que "les départs se font aussi de plus en plus dans la précipitation de peur de croiser la police sur les plages". Il affirme avoir trouvé des restes de lacrymogènes sur la plage de Sangatte ces derniers jours. Résultat : les migrants partent dans la hâte et "parfois le moteur ou le sol est mal fixé, parfois les boudins sont mal gonflés".

Selon les chiffres du Ministère de l'Intérieur, près de 30.000 migrants avaient traversé illégalement la Manche en 2023. Cette année-là, douze personnes étaient mortes en tentant la traversée, selon les bilans de la Préfecture maritime. Un chiffre déjà dépassé en 2024, avec 25 morts depuis le mois de janvier selon le préfet du Pas-de-Calais. 

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