Fondateur et président de l'Auberge des Migrants, Christian Salomé s'est éteint le 11 août, après 7 années de lutte contre la maladie.
"Christian nous ne t'oublierons pas". C'est une figure de la défense de la cause des migrants qui vient de s'éteindre le 11 août. Fondateur et président de l'Auberge des Migrants, association qui vient en aide aux personnes exilées bloquées à la frontière franco-britannique, il luttait depuis sept ans contre la maladie. Il avait 74 ans.
Un homme qui "a changé la vie de plein de gens"
Sur sa page Facebook, l'association a souhaité lui rendre un dernier hommage, décrivant un homme qui a "su rassembler autour de lui, avec Marie son épouse, une formidable équipe de bénévoles qu'il manageait avec le sourire et toujours dans l'écoute."
Le travail mené par Christian Salomé avec l'Auberge des Migrants est considérable. C'est l'une des plus grandes plateformes humanitaires indépendantes de la région. Association toujours présente sur le terrain, et que les caméras de France Télévisions ont croisé à de nombreuses reprises :
En 2019, il s'opposait par exemple à la multiplication des barbelés dans Calais. "Ils sont utiles pour montrer Calais comme une ville de barbelés" fustigeait-il à l'époque. "Ils ne sont pas utiles pour laisser les gens passer."
Il avait littéralement adopté une famille des Comores et aidé de multiples personnes à légaliser leur situation.
Auberge des MigrantsA propos de Christian Salomé
Son engagement pour la cause des migrants est tel, qu'il a réussi à changer "la vie de plein de gens, des exilés et des bénévoles" se félicite l'association. "Il avait littéralement adopté une famille des Comores et aidé de multiples personnes à légaliser leur situation."
Engagé dans la "Jungle" de Calais
Avec l'Auberge des Migrants, il distribuait chaque jour jusqu'à "un millier de repas avant et pendant la « grande Jungle »" rappelle l'association sur ses réseaux sociaux. La "Jungle" est le nom qui était utilisé pour désigner les différents espaces habités par les migrants qui tentaient de rejoindre l'Angleterre depuis Calais. Près de 10 000 migrants y ont séjourné.
Considérée comme le plus grand bidonville de France, elle sera démantelée à plusieurs reprises par les forces de l'ordre, et réhabilitée par la mairie de Calais en 2018. Christian Salomé n'a cessé de s'y rendre pour aider les personnes exilées. C'est un terrain qu'il connaissait par cœur.
Lors de sa réhabilitation, il se souvient encore de la "Jungle" dans ses moindres détails :
Ce travail mené auprès des exilés, les bénévoles de l'Auberge des Migrants lui en sont infiniment reconnaissants. "C'est grâce à lui que l'Auberge continue aujourd'hui à travailler pour rendre moins difficile la vie des exilés sur notre littoral du Nord Pas-de-Calais" les remercient-ils dans sa publication d'adieu sur les réseaux sociaux.
Depuis l'annonce de son décès dans la matinée du 11 août, les messages de condoléances se multiplient. L'un d'entre eux souligne sa "chaleur humaine", son "espoir" et sa "volonté de partage" qu'il ne cessera de mettre au profit de la cause des migrants.
Bruno Morel, président d'Emmaüs France a lui aussi souhaité adresser un dernier message à Christian Salomé. "Militant d'un accueil digne des personnes exilées, il a combattu les conditions déplorables qui leur sont appliquées dans le nord de la France. Christian Salomé a ainsi présidé l'Auberge des Migrants, et développé à ce titre des actions indispensables de soutien, en assurant notamment des distributions quotidiennes de repas aux migrants.'