La Direction de la sécurité publique du Pas-de-Calais a tout récemment déployé des effectifs supplémentaires de policiers des Brigades anti-criminalité (BAC) près de la rocade menant au port de Calais, en raison de la recrudescence d'actions violentes de migrants dans ce secteur.
Parallèlement, et fait inhabituel, un hélicoptère de la gendarmerie, en liaison avec les effectifs de police, a effectué plusieurs rotations au milieu de la nuit de mercredi à jeudi en vue de sécuriser cet axe stratégique, a confirmé la préfecture. Des survols avaient été signalés à un correspondant de l'AFP par des riverains.
Les "effectifs supplémentaires" de la BAC, constitués de policiers en poste dans le département, vêtus souvent en civil et circulant à bord de voitures banalisées, sont déployés dès que "des migrants tentent de ralentir le trafic sur la rocade portuaire, soit en deuxième partie de nuit", à partir de 2H00, selon la préfecture.
D'après les autorités, depuis trois semaines, les "migrants découpent et placent des branchages voire des troncs d'arbres directement sur la chaussée et opèrent simultanément à différents endroits", dans le but de bloquer les camions. La préfecture dénonce ces "comportements irresponsables et dangereux de ces migrants".
Comparution immédiate
Dans la nuit de mercredi à jeudi, à nouveau, plusieurs groupes de migrants ont opéré de cette façon pour se dissimuler dans des camions et passer clandestinement en Grande-Bretagne. Selon plusieurs sources portuaires, de nombreux contrôles de poids lourds à l'embarquement ont révélé la présence de migrants à bord.Les policiers de la BAC sont notamment chargés "d'interpeller les migrants" investissant la rocade. La nuit de mercredi à jeudi, un Afghan âgé de 16 ans a été interpellé et placé en garde à vue. Cinq autres migrants doivent être traduits vendredi en comparution immédiate devant le tribunal de Boulogne-sur-Mer, territorialement compétent, avait indiqué mercredi le parquet.
D'importantes forces de police, notamment treize unités et demi de CRS et gendarmes mobiles, sont stationnées à Calais depuis plusieurs mois où sont entassés entre 3.500 migrants, selon la préfecture du Pas-de-Calais, et 5.000 migrants selon les associations, dans la "Jungle" et ses alentours.