Des dégradations, principalement de sièges, et des disparitions de matériels ont été constatées par huissier sur un des deux ferries libérés mercredi par les marins de l'ex-Scop SeaFrance pour marquer la fin du conflit sur le trafic maritime transmanche.
Le quotidien Nord Littoral et une équipe de France 3 ont été témoins de ces faits lors d'une visite au port de Calais du Rodin en compagnie d'experts et des huissiers mandatés par Eurotunnel, vendeur des deux ferries, et de leur acquéreur, DFDS. Interrogé par la radio locale Radio 6, Eric Vercoutre, secrétaire du CE de la Scop et secrétaire général du Syndicat maritime Nord (SMN), a répondu qu'"une centaine de sièges ont été abîmés au cutter". "C'est vraiment un acte malheureux", a-t-il dit. Un peu plus tôt, il avait salué "le combat admirable" des marins pour la défense de leurs emplois (402 emplois préservés sur 487).
Selon le rédacteur en chef de Nord Littoral, Philippe Hénon, contacté par l'AFP, ce sont "presque tous les sièges et banquettes" du Rodin (1.628 places assises selon une source interne à l'ex-Scop) qui ont été entaillés verticalement au cutter. Ces sièges, ininflammables, coûtent de 300 à 500 euros pièce, selon les experts sur place. Des photos transmises à l'AFP montrent des entailles d'une vingtaine de cm.
"L'essentiel, c'est que les bateaux sont en bon état"
D'autres journalistes, dont une équipe de l'AFP, qui avaient visité plus tôt l'autre ferry, le Berlioz, n'avaient pas noté de déprédations sur ce deuxième bateau. Interrogée, une porte-parole d'Eurotunnel a admis que "des sièges ont été dégradés". "Mais l'essentiel, c'est que les bateaux sont en bon état", a-t-elle souligné.Les huissiers, selon deux personnes montées sur le Rodin et contactées par l'AFP, ont aussi relevé la disparition de la sono d'un bar ou encore de machines à café. La libération des bateaux était la principale condition de l'application de l'accord de "sorti de crise" conclu lundi sous l'autorité d'Alain Vidalies, secrétaire d'Etat aux Transports.