À Genech, une ancienne voie ferrée pour les vélos

Samedi 25 mars, habitants et élus des environs de Genech ont enfilé leurs gants pour entretenir le chemin de l’ancienne voie ferrée. Un sentier délaissé, dont la réhabilitation répondrait aux attentes des randonneurs, élus et lycéens.

À Genech, les herbes hautes ont recouvert les rails. À grandes enjambées, les villageois des alentours se sont réunis ce samedi 25 mars pour défricher l’ancienne voie ferrée. À l’abandon depuis huit ans, la ligne de chemin de fer reliait Orchies à Asques. La faible rentabilité et la vétusté de la voirie ont eu raison d’elle.

Équipée de tronçonneuses et de sécateurs, la petite équipe a commencé à défricher cette ancienne ligne ferroviaire. Une action symbolique pour rendre praticables les quelques centaines de mètres qui séparent la gare du lycée de Genêt. Gabriel, un lycéen présent ce jour-là, n'en espérait pas moins.

Pour se rendre au lycée Charlotte Perriand, Gabriel et 1 500 autres élèves empruntent “un axe extrêmement chargé” déplore Anne Wauquier, la nouvelle maire de Genech. Pour l’élue, transformer les rails en sentier relève du bon sens. Mais les blocages juridiques ont, pour l’heure, eu raison du projet. “On n’a pas le droit d’être sur cette voie”, indique-t-elle, sécateur en main.

Contre le mur formé par les ronces, le taille-haie est de mise. Maire de Cysoing, Benjamin Dumotier affiche son incompréhension “ça fait déjà huit ans que la ligne de chemin de fer est fermée” déplore-t-il. Le parcours de 17 kilomètres est aujourd’hui à l’abandon. “On est tous là, à se remonter les manches pour faire en sorte qu’au moins la ligne de chemin de fer ne disparaisse pas complètement”

“Un endroit sans voiture”, une sexagénaire venue de Cysoing pour prêter main-forte en rêve. “C’est beaucoup plus court et beaucoup plus joli” sourit-elle en haussant les épaules.

10 millions d’euros pour une véloroute

Pour la maire de Genech, le projet d’une véloroute relève d'une volonté politique encore balbutiante. “On sent que ça bouge depuis six mois. La Région, la communauté de communes et la MEL font des efforts” assure-t-elle, avant d’esquisser un sourire : “ça frémit”.

Le bon sens voudrait qu'il y ait une solution de mobilité douce sur cette voie, à une échéance assez courte.

Anne Wauquier, maire de Genech

“Le secteur est mal drainé” reconnaît le maire de Cysoing, dont les lycéens se rendent sur la commune voisine pour étudier. Selon une étude commandée en 2019, les travaux s'élèveraient à 10 millions d’euros pour créer une véloroute, dix fois plus pour créer une voie de bus.

Favoriser les mobilités douces, c’est l’option soutenue par Carole Joveniaux, présidente de l’association La Tousavélo. Un projet qui permettrait, selon elle, d’articuler les échelles locales et globales. “Avoir une vie agréable et circuler facilement, c’est un vrai sujet pour les habitants, au local”, appuie-t-elle. À l’échelle plus globale, “le GIEC nous suggère de renforcer les mobilités douces”.

Pour Carole Joveniaux comme les riverains présents ce samedi, pas le moindre doute : une voie verte doit voir le jour à Genech.