Ses délicates fleurs bleues ont déjà disparu depuis quelques semaines, mais le lin a dû attendre plus tard que d'habitude pour être arraché. La récolte s'annonce excellente pour les liniculteurs. Une bonne nouvelle pour les Hauts-de-France, troisième région française productrice de lin.
À Sailly-la-bourse (Pas-de-Calais), l'or bleu est prêt à être récolté. Du lin parfaitement mûr et beaucoup plus grand que l'année dernière. C'est un rendement exceptionnel qui s'annonce : sept tonnes et demie à l'hectare, contre trois tonnes et demie en 2023.
Pour Olivier Meurillon, producteur :" le lin n'a jamais souffert du sec, s’il a un peu souffert, c'est du manque de température, mais il a eu de l'eau quand il fallait. L'année dernière la hauteur du lin était de quatre-vingts centimètres, là nous dépassons le mètre. Pour l'instant, c'est prometteur mais il faut voir s’il y a de la filasse." Filasse qui servira, notamment, à la production textile.
L'arrachage
Un arrachage qui a tout de même démarré plus tardivement que d'habitude. Car l'entreprise de teillage (opération mécanique qui permet de séparer les fibres textiles par broyage et battage) a pris ses précautions au moment de semer. Pierre D'Arras, PDG de l'entreprise Van Robaeys fréres, explique :"nous sortons d'un cycle de quatre années assez difficiles, maintenant nous sommes dans une évolution de climat. Nous avons eu un hiver assez humide avec beaucoup de précipitations, de ce fait, nous avons attendu que les terres soient ressuyées et porteuses, de manière à pouvoir réaliser les semis dans de bonnes conditions."
Le rouissage
Étape délicate, elle consiste à laisser le lin arraché dans les champs pendant plusieurs semaines. Sur le sol, le lin va sécher, macérer et se décomposer au gré du soleil et de la pluie.
"C'est ma dix-huitième saison et tous les ans, c'est différent, confie François Pruvost, Chef de plaine. Aujourd'hui, nous avons un potentiel et en fait le rouissage va permettre de pouvoir l'exploiter. Parfois nous avons le rouissage qui va bien, et parfois, il ne pleut pas assez, il faut attendre, il faut être patient."
Entre quinze jours et deux mois pour pouvoir tirer le meilleur de la plante. Le lin est une culture décidément très délicate.