Le ministre de l'Europe Jean-Noël Barrot était en visite à Boulogne-sur-Mer ce vendredi 29 mars 2024 pour écouter l'inquiétude des pêcheurs des Hauts-de-France. Il y a une semaine, le Royaume-Uni a interdit la pêche dans 13 aires matines protégées, faisant craindre aux pêcheurs une mise à mal de leur profession.
Depuis le 22 mars 2024, le Royaume-Uni a interdit la pêche au chalut dans 13 aires marines protégées sur son territoire. Une décision prise unilatéralement, qui provoque l'ire des pêcheurs français mais également des pêcheurs belges, néerlandais et danois, dont le plus gros chiffre d'affaires et réalisé dans ces eaux.
Huge win for our #ocean as @defragovuk announces:
— Marine Conservation Society (@mcsuk) January 31, 2024
- Bottom-trawling banned in 13 #MarineProtectedAreas increasing seabed protection in English seas by 4000km2
- Closure of sandeel fishing in English North Sea & Scottish waters reducing pressure on vital marine & seabird species pic.twitter.com/GOtMJhCkU2
Les pêcheurs des Hauts-de-France sont particulièrement touchés, notamment sur les ports de Dunkerque, Calais et Boulogne-sur-Mer, qui ont vu leur zone de pêche principale, située dans les eaux britanniques, fermer suite à cette nouvelle réglementation.
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Respecter l'accord de commerce et de coopération
Suite à cette interdiction, qui concerne 4000 km2 de zones d'exploitation, ce vendredi 29 mars 2024, le ministre de l'Europe Jean-Noël Barrot s'est rendu au port de Boulogne-sur-Mer. En compagnie de la députée européenne Caroline Roose, le représentant du gouvernement a rencontré les pêcheurs des Hauts-de-France. Pour apaiser leurs inquiétudes, le ministre a notamment garanti que la Commission européenne ferait le nécessaire pour "que le Royaume-Uni respecte l'accord de commerce et de coopération" passé au moment du Brexit.
A boulogne sur mer ce matin je continue mon tour de France de la pêche. Rencontre avec des pecheurs les sujets aires marines protégées, technique de pêche et protection de leurs métiers @EELV @marietouss1 #Europeennes2024 pic.twitter.com/uE2K5kQgCW
— Caroline Roose 🌍 🐟 🌻 (@CarolineRooseEU) March 29, 2024
Au moment de sa sortie de l'Union européenne, le 1er février 2020, le Royaume-Uni avait passé cet accord avec l'UE pour réguler l'accès des pêcheurs européens à ses eaux territoriales, jusqu’alors partagées dans le cadre de la Politique commune de la pêche (PCP).
Agir à travers la Commission européenne
"Ce que réclament les pêcheurs c'est que leur mode de vie, leur façon de travailler, leurs revenus soient durablement protégés et contre des mesures arbitraires", soutenait Jean-Noël Barrot ce vendredi, en expliquant que seule la Commission européenne pourra réellement agir sur ce dossier pour prendre des mesures de rétorsion.
Ce que réclament les pêcheurs c'est que leur mode de vie, leur façon de travailler, leurs revenus soient durablement protégés et contre des mesures arbitraires.
Jean-Noël Barrot, ministre de l'Europe
"On est passé d'un monde dans lequel on coopérait paisiblement à un monde dans lequel c'est la guerre commerciale de tous contre tous... Il faut arrêter de fragiliser l'Europe." Selon Jean-Noël Barrot, la France seule ne pourra pas faire pression sur le Royaume-Uni pour qu'il révise sa réglementation... Seule l'Union européenne est apte à agir. La prochaine étape pour l'UE sera donc de "bâtir une coalition" entre représentants nationaux, pour mener "un examen approfondit du caractère potentiellement discriminatoire de ces mesures" et ainsi appliquer des mesures coercitives.
Les aires marines c'est une façon d'éjecter les pécheurs européens des eaux britanniques.
Olivier Leprêtre, président du comité régional des Hauts-de-France
"On a un gouvernement qui nous soutient régulièrement, mais arrivés à Bruxelles tout s'éteint", déplore Olivier Leprêtre, président du comité régional des Hauts-de-France, qui regrette le manque de ténacité du gouvernement face à ce dossier européen. "Les aires marines c'est une façon d'éjecter les pécheurs européens des eaux britanniques. Il faut agir dès maintenant."