A 21 ans, Louison Pimont s’est lancé dans la photographie animalière. Dans son objectif, il immortalise des cerfs, des chevreuils ou des loups. De la forêt de Mormal aux Alpes italiennes, il poursuit le même objectif : alerter sur la fragilité du vivant.
“Quand le travail est bien fait en amont, en respect avec la nature, on a le droit à des scènes qu’on ne verrait jamais”. À seulement 21 ans, Louison Pimont a déjà la maturité d’un photographe aguerri, le respect de l’environnement en prime. Une patience acquise depuis le début de sa passion, essentielle pour capturer des moments de vie.
Chevreuils, ratons laveurs, loups, toute une vie sauvage à portée de photo. “L’émotion est indescriptible quand je crée une proximité avec un simple chevreuil”, raconte Louison.
C’était un rêve de gosse
Avant d’arriver à cette photo parfaite et respectueuse de l’animal, il regarde les traces au sol, utilise ses jumelles pour capter un mouvement et attend, parfois des heures : “Les animaux ont des habitudes et font le même mouvement tous les jours, il faut bien les connaître”, détaille le photographe.
Un métier où il faut provoquer la chance comme lors d’une immersion de deux semaines dans les Alpes : “J’avais très mal dormi pendant la nuit et j’étais resté plus longtemps dans ma tente, se souvient-il, au moment de partir, des loups surgissent à moins de 100 mètres de moi ! C’était un rêve de gosse !”.
Un art qui l’oblige à s’éloigner des zones urbaines, envahies par l’activité humaine. Louison Pimont se définit lui-même comme un “aventurier-photographe”, avide d’expéditions commencées dès le plus jeune âge dans la forêt de Mormal.
Si nous continuons comme ça, ce sera leur tour
Au tirage, les photos sont épurées. Les animaux évidemment au centre mais Louison veut donner un sens plus large à son travail : “Le fond noir derrière les animaux montre la disparition de leur environnement, décrit Louison, si nous continuons comme ça, ce sera ensuite à leur tour.” Alerter sur la fragilité du vivant, c’est le credo de Louison.
Impossible de ne pas donner de sens à son travail pour l’ancien étudiant en Staps, déçu de son choix après le bac. “J’étais dans une période de flou et un soigneur du zoo de Beauval m’a parlé du BTS gestion et protection de la forêt”, témoigne-t-il. Une révélation pour Louison : “je passais mes journées dans la nature, au contact du vivant, tout ce qui me faisait plaisir.”
De la forêt de Mormal à l’Italie
Il prend ses premières photos en octobre 2021 et la machine est lancée. Un peu moins de trois ans après, il n’est pas près de s’arrêter. Sur ses réseaux sociaux, il rassemble 56 000 abonnés et cherche à les sensibiliser : “Mi-septembre je vais prendre des photos lors du World cleanup day (NDLR : journée mondiale de nettoyage de la planète) et montrer qu’on peut aussi agir pour la planète”, avance-t-il.
Pour s’en sortir financièrement, il alterne ses voyages avec des photos professionnelles pour des restaurants “dans une démarche écologique qui cuisine des produits de saison évidemment”, précise-t-il. Louison Pimont a déjà fait ses valises pour sa prochaine mission, Direction l’Italie pour photographier l’ours marsicain, une espèce endémique de la région des Abruzzes.