Un espresso bien serré serait-il un allié dans la lutte contre la maladie d'Alzheimer ? C'est ce que laisse penser les travaux d'une équipe de chercheurs et chercheuses de l’Inserm, du CHU et de l’Université de Lille. Ils progressent dans la compréhension du développement de la maladie. Et, la consommation modérée de café pourrait prévenir le déclin cognitif des patients. Le 21 septembre se déroule la journée mondiale de cette maladie qui touche 900 000 personnes en France.
La bonne odeur du café qui monte de la cafetière le matin... En plus de chasser les cernes des travailleurs les plus matinaux, les grains de café renfermeraient un pouvoir insoupçonné : ils pourraient ralentir le développement de la maladie d'Alzheimer.
C'est en tout cas ce qu'affirme une équipe de recherche de l’Inserm, du CHU de Lille et de l’Université de Lille, au sein du centre de recherche Lille Neuroscience et cognition. Les résultats de leur étude ont été publiés dans le magazine Brain, vendredi 5 juillet 2024.
Le café pour guérir Alzheimer ? L'information n'est en réalité pas si nouvelle que cela. Différentes études épidémiologiques supposent déjà depuis plusieurs années que la caféine peut jouer un rôle dans le blocage des récepteurs A2A, qui dysfonctionnent dans le cerveau des personnes atteintes d'Alzheimer.
Des essais cliniques sur des humains
Alors, qu'apporte la nouvelle étude des chercheurs et chercheuses lilloises ? L'avancée de l'équipe de David Blum se trouve plutôt du côté des preuves. Elle a réussi à démontrer que le dysfonctionnement de ces fameux récepteurs entraîne une aggravation des troubles de la mémoire.
Grâce à une meilleure compréhension des mécanismes à l'œuvre dans la maladie d'Alzheimer "nous confirmons l’intérêt de pistes thérapeutiques qui pourraient agir sur cette cible", explique David Blum dans un communiqué de presse. Autrement dit, la nouvelle étude confirme qu'une consommation régulière et modérée de caféine (ce qui correspond à une consommation de deux à quatre tasses par jour), est une piste de traitement prometteuse.
Plus encore, cette nouvelle étude a permis de lancer les essais cliniques sur des humains, déjà en cours au CHU de Lille. Car jusqu'à présent, les études ne portaient que sur des souris.
L'équipe de chercheurs et chercheuses lillois pourra ainsi évaluer l’effet de la caféine sur les fonctions cognitives de patients atteints de formes précoces à modérées de la maladie d’Alzheimer. En France, environ 900 000 personnes en sont atteintes, ou sont atteintes d’une autre maladie apparentée.
Samedi 21 septembre 2024, Lille s'associe à la Journée mondiale de lutte contre la maladie d'Alzheimer et illuminera en violet la Grand-Place, le Palais des Beaux-Arts et la Préfecture.