"Après avoir embarqué ma famille dans la maladie, je l'emmène dans un beau voyage", le message d'espoir d'un champion du monde transplanté

Les Jeux nationaux des transplantés et dialysés se déroulaient du 8 au 12 mai 2024 à Dunkerque. Une compétition sportive semblable aux autres à l'exception du profil des participants. Cette rencontre a réuni des greffés aux parcours extraordinaires comme Benjamin Cornet, champion du monde de marche athlétique.

Pour la première fois de son histoire, Dunkerque a accueilli la 30e édition des Jeux nationaux des transplantés et dialysés. Une semaine de tournois sportifs, sous le soleil du Nord, qui a rassemblé plus de 120 participants, dans plus de 20 disciplines, natation, athlétisme, basket...

De l'extérieur, impossible de voir la particularité de cette compétition, pourtant tous les athlètes ont dû faire face au moins une fois dans leur vie à la maladie. "Les participants arrivent ici avec beaucoup de joie. Il y a un an, jamais ils n'auraient pensé que leur pronostic vital leur permettrait de faire autant de sport", affirme Olivier Coustère, président de l'association Trans-Forme et organisateur de l'événement.

Une communauté soudée

Les adhérents de l'association participent aux Jeux en tant qu'athlètes ou bénévoles. S'ils viennent d'horizons différents, l'épreuve de la transplantation les a rapprochés. Pour Benjamin Cornet, qui a bénéficié d'une greffe de moelle osseuse suite à une leucémie, ces Jeux sont l'occasion de se retrouver"en communauté". "On se connaît bien, explique-t-il, on a des liens affectifs entre transplantés mais aussi avec les familles. Quand on est greffé, ça signifie qu'on s'est battu au moins une fois pour ne pas mourir."

Tout commence en 2018, Benjamin Cornet suit son traitement à Marseille, quand un autre patient lui parle de Trans-Forme. Le principe le séduit tout de suite : faire du sport pour rebondir après une greffe. Rejoindre l'association lui permet aussi de sortir de la solitude. "J’avais besoin de partager mon expérience avec les autres", raconte Benjamin Cornet.

"Nous avons l'ambition de déclencher une réflexion du grand public sur le don d'organes. Trois ou quatre organes prélevés, ça sauve autant de vies"

Olivier Coustère, président de l'association Trans-Forme

Se reconstruire par le sport

Tout au long de son rétablissement, le quadragénaire se fixe, comme un sportif, des objectifs à atteindre. Les premiers jours, il peut à peine sortir de son lit pour aller sur le fauteuil de sa chambre, puis dans le couloir de l'hôpital. Puis, il suit un programme de développement personnel, encadré par d'anciens coachs d'athlètes de haut niveau, pour aider les personnes atteintes de cancer à rebondir. Lui qui n'était pas très sportif avant sa maladie, va placer le sport au cœur de sa reconstruction.  Benjamin Cornet pratique trois disciplines : le vélo, la course et la natation.

Aujourd'hui, il représente la France dans les compétitions internationales de greffés. L'année dernière, il a remporté une médaille d'or aux 5 000 mètres du Championnat du monde en Australie. Un moment fort en émotions pour ce père de trois enfants."Après avoir embarqué ma famille malgré moi dans la maladie, je l' emmène dans un beau voyage", explique-t-il.

Sensibilisation au don d'organes

Avec ce parcours extraordinaire, Benjamin Cornet tient dorénavant un rôle d'ambassadeur à l'association : "En tant que greffé, nous avons un message à porter, dans une société où la mort reste un tabou. Quand le pire nous arrive, la mort d'un proche, la maladie, ce qui est consolateur c'est de retrouver du sens".

Trans-Forme a une mission d'information auprès du grand public sur le don d'organes. À Dunkerque, l'association a organisé en parallèle des Jeux une marche et une conférence pour montrer que "la greffe fonctionne". "Nous avons l'ambition de déclencher une réflexion du grand public sur le don d'organes, 3-4 organes prélevés ça sauve autant de vies", explique Olivier Coustère, président de l'association Trans-Forme.

Selon l'Agence de la biomédecine, 5 634 greffes ont été réalisées tous organes confondus, en 2023, en France. Début 2024, 21 866 patients qui ont besoin d'une greffe étaient encore en liste d'attente.

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