"Il y a 8 ans, je ne savais pas nager" : triathlète d'Ironman, ce professeur de maths a enchaîné près de 1 200 km d'épreuves depuis 2017

C'est certainement l'épreuve sportive la plus difficile du monde. L'Ironman est un triathlon de l'extrême que pratique Florian Bourgy depuis 2017. Professeur de mathématiques dans un collège, le Picard s'astreint à un planning minutieux, entre cours et entrainements.

Une détermination de fer, c’est ce qui marque quand vous rencontrez Florian Bourgy. À 28 ans, ce Picard est un triathlète d'Ironman accompli, capable de nager 3,8 km et d'enchaîner 180 km de vélo, avec un marathon entre deux. 226 km d'épreuves sportives sur une seule journée que Florian Bourgy a déjà bouclés cinq fois depuis sa première course en 2017.

15 à 20 heures d'entraînement par semaine

Lui qui, à 20 ans, ne savait pas nager et avait même un peu peur de l'eau. "Il fallait que j’apprenne à nager. Et comme je faisais déjà un peu de course à pied et un peu de vélo, je me suis dit ‘pourquoi pas le triathlon’ et je me suis lancé, raconte-t-il. J’ai commencé à apprendre à nager. Et puis on voit qu’on progresse dans tous les sports. Ça amène d’autres envies, d’autres volontés. On commence par un triathlon de petite distance. Puis un autre et encore un autre. Et on finit par se dire 'tiens un Ironman, c’est un rêve ? Est-ce que c’est possible ? Est-ce que je suis capable de le faire ?' Et moi, j’aime me lancer des défis. Me fixer des objectifs un peu irréalisables. J’aime bien qu’on me dise que ça va être compliqué d’y arriver."

Je fais 10 entraînements par semaine. Donc il y a des jours où il faut forcément en caler deux. Il faut tout optimiser sans faire n’importe quoi pour que ça amène le plus de bénéfices possible.

Florian Bourgy, triathlète d'Ironman

Depuis, Florian dédie une grande partie de sa vie à sa préparation physique. Une préparation aux chiffres vertigineux pour un seul homme : deux/trois entraînements de natation, trois/quatre entrainements de vélo et trois/quatre entraînements de course à pied par semaine. Soit 400 kilomètres de vélo, 50 km de course à pied et deux heures de natation hebdomadaire. Pour une durée totale comprise entre 15 et un peu plus de 20 heures d’entrainement.

Et pour Florian, l'épreuve la plus compliquée, c'est d'optimiser son temps de préparation et de réussir à jongler avec son poste de professeur de mathématiques en collège. D'autant que préparer un Ironman nécessite un planning intensif, rigoureux et discipliné d'entraînements "J'en fais 10 par semaine. Donc il y a des jours où il faut forcément en caler deux, explique-t-il. Je suis au collège entre 8h et 17h dans la journée tous les jours sauf le mercredi. J’ai 45 minutes de route. Donc l’hiver, quand il fait noir ou qu’il pleut, ben pour caler le vélo, ce sera forcément le week-end ou le mercredi. Pour caler la course à pied aussi. Parfois, je m’arrête en chemin pour faire ma course et rentrer ensuite chez moi tranquille. Les entraînements de natation, c’est le soir. Il faut tout optimiser sans faire n’importe quoi pour que ça amène le plus de bénéfices possible."

Maths et sport, l'équation parfaite

Souvent, on lui demande pourquoi, s'il aime tant le sport, il n'a pas choisi d'enseigner cette matière. "Le sport, c’est déjà une grande partie de ma vie. Si en plus, ça doit faire partie de mon cadre professionnel, j’ai peur de faire une overdose de sport et de ne plus prendre autant de plaisir que j’en prends aujourd’hui", avoue Florian.

D'autant que les maths lui servent beaucoup dans la pratique du triathlon : "dans tous mes entraînements, il y a du calcul. Ne serait-ce que pour le calcul des vitesses, des heures d’entrainement, pour savoir ce que je dois faire parce qu’on fait rapidement des erreurs si on ne se connaît pas et si on ne calcule pas. Quand je fais une course à pied, je suis toujours en train de calculer à combien de % de ma course à pied, je suis. Et sur un Ironman, on n'a pas droit à la musique. C'est quand même 10, 11, 12 heures de sport d’affilée. Et quand il y a une douleur qui s’installe à un moment, l'idéal, c’est de réussir à penser à autre chose. Donc faire des calculs, ça me permet de ne plus penser au sport quelques instants."

Le sentiment qu’on a quand on franchit la ligne d’une telle épreuve est incroyable (...). Il y a cette adrénaline qui te donne envie de recommencer dès le lendemain.

Florian Bourgy, triathlète d'Ironman

Car pour Florian, le sport et les mathématiques sont en corrélation. Preuve en est qu'il essaie toujours de caser une référence sportive aux exercices qu'il donne à ses élèves. "Et puis j’essaie toujours de leur transmettre les valeurs du sport", explique-t-il

Les valeurs du sport comme celle du dépassement de soi. Même s'il reconnaît avoir besoin de faire du sport "pour se vider la tête et pour équilibrer vie perso et vie pro", aller au-delà de ses limites, c'est ce qui motive Florian Bourgy à faire des Ironman: "le sentiment qu’on a quand on franchit la ligne d’une telle épreuve, il est incroyable parce que ce sont des mois et des mois de préparation qui s’achèvent d’un coup. Et il y a cette adrénaline qui te donne envie de recommencer dès le lendemain en fait. Même si c’est horrible !"

Prochain défi pour Florian, l’Ironman de Carcans en Gironde du 8 au 12 mai prochains.
 

Avec Rémi Paquelet / FTV

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