A vingt-neuf ans et aprés une grave chute qui l'a immobilisé plusieurs semaines, ce sportif chevronné remet le pieds à l'étrier et concourt au championnat du monde d'ironman à Nice. Il en devient le champion du monde. Portrait d'un homme résilient et déterminé.
Au bout de l'effort, après neuf heures onze minutes et trente cinq secondes de course Pierre Stieremans est champion du monde d'Ironman dans la catégorie 30/34 ans.
L'ironman est une compétition de triathlon longue distance dans laquelle trois sports s'enchaînent : la natation, le cyclisme et la course à pieds. C'es ainsi que le 10 septembre 2023, il a parcouru 3,8 kilomètres à la nage dans la Méditéranée, 180 kilomètres à vélo dans l'escarpé arrière-pays niçois et 42 kilomètres d'un marathon pour finir.
Les trois quarts du marathon, ça s'est passé dans la tête, au mental. Cela a été un combat intérieur.
Pierre StieremansIronman au championnat du monde de Nice
De retour dans les Hauts-de-France, revêtu de sa veste de champion du monde, il revient sur cette incroyable course hors-norme : "La natation, c'est très bien passée. Le vélo, j'ai bien géré puisque j'ai fait le deuxième meilleur temps dans ma catégorie", puis il se remémore : " je pose le vélo je suis premier. Mais le marathon ça a été très dur. Je ne m'attendais pas à ce que ça soit aussi dur. Les trois quarts du marathon, ça s'est passé dans la tête, au mental. Cela a été un combat intérieur, je pense que j'ai voulu m'arrêter quinze fois pour marcher."
Un titre et surtout une véritable revanche pour ce jeune infirmier, victime un an plus tôt d'une grave chute. Revoyant les photos et les vidéos de sa convalescence, une chose est sûre, Pierre Stieremans revient de trés loin : "Le premier pas avec les béquilles et mon copain le déambulateur pendant au moins deux à trois semaines." Quelle chute ! Il se souvient : "J'ai fait mon plus beau soleil à vélo, j'ai pris un trou dans la route à 45km heure, j'ai volé pour atterrir sur le dos. Résultat : fracture du bassin, un bout de vertèbre cassé, traumatisme crânien, la totale !"
C'est de la folie mais on fait ça pour se sentir vivant.
Pierre StieremansIronman au championnat du monde de Nice
Déterminé et volontaire, à peine trois mois après, la rage au ventre, Pierre rechaussait les baskets et remontait à vélo jusqu'à vingt heures par semaine. Dans sa salle d'entrainement aux multiples dossards, ce champion au mental d'acier affirme :"L'entraînement a payé et puis j'avais quand même le couteau entre les dents pour ma revanche par rapport à l'année passée. Oui, j'ai tout donné à l'entraînement pour pouvoir être au top le jour J."
Une victoire encore plus belle après cette année de galère. "En passant la ligne d'arrivée, ce sont des émotions. Le ressenti est encore bien vivace, la main sur la poitrine il décrit : "On a une boule toute chaude ici qui remonte. Et oui je me suis effondré par terre et j'en ai pleuré, puis j'ai regardé le ciel et je me suis dit waouh tu l'as fait, c'est incroyable !"
Désormais, c'est avec son maillot de champion du monde qu'il poursuit sa route. "Il y a quatre ou cinq ans, quand j'ai commencé, je me suis dit : ces mecs là, ce sont des barjots. Et maintenant, j'en fais partie, c'est de la folie mais on fait ça pour se sentir vivant."
Reste à décider s’il remet son titre en jeu l'an prochain à Hawaï chez les amateurs où s'il tente l'aventure chez les professionnels.