Le 18 avril, Philippe Lambert s'apprête à parcourir plus de 1000 km à vélo pour relier Fouquières-lez-Lens à Marseille. Atteint de sclérose en plaques, il espère avec son exploit sensibiliser le grand public à sa pathologie.
"Quand je suis arrivé à la fondation, j'étais en béquille, quasiment en fauteuil roulant", depuis Philippe Lambert a parcouru du chemin. Le 18 avril, il enfourchera son vélo pour parcourir la France, de Fouquières-lez-Lens jusqu'à Marseille. En ligne de mire : assister à la rencontre OM-RC Lens du 28 avril. Un défi à la fois personnel et pour toutes les personnes atteintes de cette maladie.
1070 km à vélo
Ce père de famille de 58 ans n'a pas voulu faire de sa sclérose en plaques une fatalité. "Au début, je passais ma vie aux urgences, le moral ce n’était pas toujours simple. Mais le sport apporte un vrai plus sur cette maladie." Arrivé il y a quatre ans à la fondation Hopale de Fouquières-lez-Lens, établissement spécialisé dans la prise en charge du handicap, il s'est rapidement aperçu que c'est à vélo qu'il se sentait le mieux.
Pour "montrer qu'on peut faire du sport et que cette maladie n'est pas une fin en soi", il s'apprête donc à parcourir 1070 km en deux roues, en l'espace de dix jours. Saint-Quentin, Villefranche-sur-Saône, Aix-en-Provence... onze étapes sont prévues durant son périple jusqu'au Vélodrome de Marseille.
La prépa physique
Traverser la France à vélo n'est pas à la portée de tous les sportifs du dimanche. Philippe se prépare depuis sept semaines. Entre cardio et renforcement musculaire, il peut compter sur l'équipe de soignants de la fondation Hopale pour l'accompagner dans sa préparation.
"Tout d'abord, il a fallu l'aval du docteur", s'amuse-t-il. "Puis on a mis en place un programme spécifique." Une heure de balnéo le matin pour travailler le cardio, suivi de vélo et de musculation, avant de finir sur une séance d'étirements. C'est grâce à cette routine bien huilée que Philippe espère aller au bout de l'aventure. Une fois sur la route, en cas de soucis, il pourra compter sur son fils qui le suivra jusqu'à Marseille en voiture. Mais aussi sur son médecin, qu'il pourra solliciter par téléphone au moindre problème.
Un amateur de défis
Le cycliste enchaîne les exploits. Devenu une véritable vedette à la fondation Hopale, les équipes soignantes le suivent dans toutes ses aventures. "La cadre de santé me dit souvent : « quand je vois Mr Lambert arriver et qu'il frappe à ma porte, je me dis qu'est-ce qu'il va encore me présenter comme défi »."
Tour de France à vélo, mais aussi Saint-Jacques de Compostelle, Philippe n'en est pas à son coup d'essai. "Tous les ans j'essaie de faire un défi sportif." Au-delà de la performance individuelle, il souhaite avant tout que ses exploits participent à la "sensibilisation à la sclérose en plaques". Une pathologie bien trop méconnue pour le quinquagénaire.
Et sa motivation inspire. "Beaucoup de personnes qui ont la sclérose en plaques ou d'autres pathologies disent qu'ils aimeraient bien faire le défi ou une partie avec moi" raconte-t-il. "Lorsque je fais ma préparation à la fondation, il y a de l'émulation, tout le monde va un peu plus loin dans ses objectifs et se dépasse."
Une pathologie méconnue
Pourtant, la sclérose en plaques reste assez obscure pour le grand public. Cette maladie neurodégénérative du système nerveux central a des symptômes multiples et variés. Elle peut toucher tous les organes. "La vue, des picotements, des brûlures, l'équilibre de la marche, des paralysies, des douleurs, de la fatigue, des problèmes cognitifs, des problèmes de mémoire, de concentration, des soucis urinaires, des troubles d'ordre sexuel..." la liste que dresse Philippe est longue.
"Pour schématiser, dans le cerveau on a des câbles électriques qui commandent tous les organes. C'est une maladie auto-immune qui provoque des courts-circuits qu'on appelle « poussées », comme des crises." Aujourd'hui 110 000 personnes sont concernées en France, ce qui fait de la sclérose en plaques la première cause de handicap sévère non traumatique chez les plus jeunes.