Ce dimanche, cette association de promotion des produits régionaux, organise son grand marché fermier annuel à Hoymille. Cette année, Benoît Fiers accueille une vingtaine d'exposants au coeur de sa ferme.
C’est une petite pièce, un peu à l’écart du corps de ferme, d’où sort un parfum sucré de pâte à pâtisserie. A l’intérieur, Valérie et Céline s’activent. L’une est aux fourneaux. Ou plutôt “au fer à gaufre traditionnel” comme elle le présente. Deux plaques en fonte, qu’elle fait se retourner grâce à un manche, posé sur un trépied à gaz. C’est le secret de la recette : utiliser les techniques “de grand-mère, on a bien essayé autre chose mais ça change le goût” nous explique-t-elle. Les gaufres sont ensuite disposées sur un plat, orné du torchon à carreaux rouges desdites grands-mères. De l’autre côté du plan de travail, Céline attrape quelques gaufres encore fumantes. Son rôle : les fourrer de vergeoise, un sucre fait à base de betteraves. Dans la ferme, tout est réutilisé, rien n’est industriel. “Ces gaufres sont la spécialité de notre ferme et c'est exactement ce que le public pourra découvrir dimanche. Il y aura des créneaux horaires pour visiter la production de gaufres artisanales, mais aussi la miellerie juste à côté qui appartient à mon beau-frère et ma soeur” explique Benoît Fiers, agriculteur et chef d’entreprise ici.
Benoît Fiers est l’un des 22 agriculteurs et artisans, membres de l’association Trésors de Flandre. A tour de rôle, les adhérents accueillent le grand marché fermier annuel de l’association. Et cette année, Benoît Fiers est donc l’hôte. Alors, il est en plein ménage. “On a encore nos camions remplis de pommes de terre au milieu de la cour, on a récolté cette semaine. Mais tout sera prêt pour accueillir les stands dimanche” promet-il. Sur un bout de carton, il dessine d’ailleurs le plan pour accueillir les exposants. “Ici, il y aura Hervé et Florence spécialisés dans la viande de porc et les saucissons secs, on a Benjamin qui fait de l’ail, on aura Guy et Béatrice avec leur fromage de chèvre…” liste Benoît. En tout, 22 exposants avec des produits divers. Un vrai marché fermier, à cette différence près : l'événement est pensé comme un échange autour du monde agricole, plus qu’une simple transaction financière. “C’est une rencontre avec les gens, les consommateurs, bien plus qu’une démarche commerciale. Nous voudrions faire découvrir le monde agricole aux gens. Je pense qu’en tant qu’agriculteur, on répond à une demande sociétale : consommer local, des produits de bonne qualité… Les gens sont intéressés par ces problématiques, alors rencontrons nous et discutons” plaide l’agriculteur.
Un évènement pour échanger sur le monde agricole
L’accès à la ferme est gratuit, ainsi que les activités proposées : des randonnées à travers champs aux contes pour enfants en pleine campagne. Et bien sûr, à midi, un grand barbecue réunira tous les visiteurs. Un moment convivial, d’autant que le marché fermier revient après deux années d’absence liées au Covid. Un soulagement pour Chrisitine Carette, la présidente de l’association. “C’est vrai que cet événement est un peu le temps fort de notre année associative. Donc c’est super de se retrouver.” C’est elle qui a impulsé cette volonté d’échange avec les visiteurs. “On a souvent tendance à opposer l’urbain et le rural. C’est vrai que parfois, les tracteurs qui font du bruit à 7h du matin, ça embête les gens. Mais si on fait découvrir le métier d’agriculteur et ses exigences, ça change les regards. Et je suis convaincue que c’est avec ce type d'événements qu’on peut se rencontrer et se comprendre. Les visiteurs pourront acheter des produits locaux, bien sûr, mais au-delà de ça, ils pourront poser des questions, s’intéresser et découvrir. Par exemple, pourquoi vous êtes en bio ou non ? Pourquoi préférer la grande distribution aux petits revendeurs ? Et c’est vrai que ce sont des questions de société.”
Selon les organisateurs, les éditions pré-Covid avaient été des succès. Benoît s’attend même à accueillir "presque un millier de visiteurs” sur la journée. “En tout cas, on a prévu un barbecue pour au moins 400 à 500 couverts, donc il y aura du monde” plaisante-t-il. Sa seule certitude : “la météo jouera les juges de paix au niveau de l’affluence. S’il pleut, les gens resteront chez eux. S’il fait beau, je suis sûr que ce sera une belle édition.” Et comme pour conjurer le sort, le producteur a même prévu un plan B : il installe quelques tables sous un hangar, au cas où.