“Ça me fait du bien d’être avec les animaux” : en visite à la ferme thérapeutique "Les sens de vivre", à Oxelaëre

Isabelle Minne a ouvert sa ferme thérapeutique il y a six ans. Avec ses animaux et ses plantes, elle apaise les maux des petits et des grands. Elle reçoit des personnes en situation de handicap, de détresse psychologique... Et jusqu'à très récemment, des personnes incarcérées.

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Elles sont accueillies par l’enthousiasme de trois chiens, venus chercher des caresses auprès d’elles en remuant la queue. Ces cinq résidentes du foyer des Salines à Dunkerque viennent d’arriver à la ferme thérapeutique "Les sens de vivre", à Oxelaëre (Nord).

Ces femmes en situation de handicap attendaient leurs retrouvailles avec les animaux de la ferme depuis un mois. Valérie frotte avec application la tête de Marlo, l’un des chiens : “j’adore les animaux et ils le ressentent”, affirme-t-elle. Cette visite, leur avant-dernière séance, constitue une thérapie et un moment de douceur.

Mettre des mots sur ses émotions

Toutefois, avant de s’amuser, il faut prendre le temps de confier ses tracas et libérer ses émotions. Toutes s’assoient autour d’une grande table. Isabelle Minne leur propose un thé, un café ou un jus de poire. Cette infirmière de formation a ouvert sa ferme thérapeutique depuis six ans. Elle avait ce projet en tête depuis 20 ans.

On va aborder les émotions. Comment vous vous sentez cette après-midi ?

Isabelle Minne

infirmière zoothérapeute et hortithérapeute

On va aborder les émotions. Comment vous vous sentez cette après-midi ?”, débute l’infirmière zoothérapeute et hortithérapeute. À l’aide de différentes balles de couleurs, qui représentent une palette d’émotions, les femmes prennent la parole.

Mélanie saisit la balle rouge. Elle est en colère, elle se sent délaissée ces temps-ci. Le tour de table continue. Objectif de l’exercice : mettre des mots sur ses ressentis, quels qu’ils soient – des problèmes relationnels en passant par le deuil.

Depuis que je viens ici, ça me fait du bien d’être dans le jardin, d’être avec les animaux.

Valérie

résidente du foyer des Salines à Dunkerque

Valérie prend la balle verte dans sa main. Elle se sent sereine : “Il fait beau et on va s’éclater”, sourit-elle. “Depuis que je viens ici, ça me fait du bien d’être dans le jardin, d’être avec les animaux.” Elle n’a qu’une hâte : aller voir les ânes. Ça tombe bien, c’est le moment.

On reste à côté de son âne”, recommande Isabelle Minne. “Vous l'emmenez, vous lui parlez.” Le petit groupe vient à la ferme pour la quatrième fois. Alors les liens se sont créés et chacune a son favori.

De nombreux profils différents

Le chouchou de Valérie, c’est un âne gris : “parce qu’il est venu vers moi la première fois”. Massages, caresses et brossage : les cinq femmes prennent soin des animaux. Des gestes pleins de vertus pour elles aussi. “Moi ça me détend. Et toi, ça te détend ?”, demande Valérie à son compagnon poilu.

Isabelle, l’infirmière, revient sur le projet : “J’accueille des enfants, des ados, des adultes et des personnes âgées qui ont tous types de problématiques confondues : handicap physique ou mental, problèmes psychologiques, dépendance, problématiques sociales…” Elle travaille à la fois en zoothérapie, grâce au lien avec les animaux, et en hortithérapie, grâce à la nature.

Ainsi, les soins passent aussi par les plantes et un tour dans le potager. Au jardin, Isabelle fait goûter des fruits et légumes aux résidentes. Cette infirmière de formation, qui est aussi issue du milieu agricole, précise les bénéfices de ces méthodes thérapeutiques : “pour la sociabilisation, la gestion des émotions, la communication”, notamment.

Fin du suivi des personnes incarcérées, faute de financement

Les séances peuvent se faire en individuel ou en groupe. Jusqu'à très récemment, Isabelle travaillait aussi avec le centre pénitentiaire de Sequedin : “j’accueille des personnes en incarcération ou en suivi post-incarcération”.

Malheureusement, après trois ans de ce projet, celui-ci prend fin, faute de financements. Une triste issue, pour une initiative qui “apporte de l'humanité aux personnes incarcérées dans l'espoir de les aider et les accompagner dans un cheminement personnel”, déplore Isabelle.

Elle l’assure : “Les patients que je suis dans ce groupe ont ressenti les bienfaits d'une telle thérapie”. L’infirmière espère qu'une solution puisse être trouvée pour relancer cette initiative auprès des personnes incarcérées.

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