Le 7 mars, l'intersyndicale qui lutte contre l'adoption de la réforme des retraites, a promis au gouvernement de "mettre la France à l'arrêt". Dans plusieurs secteurs stratégiques, les appels à la grève pourraient être très suivis. Dans les Hauts-de-France, la mobilisation s'organise.
Alors que la réforme des retraites arrive au Sénat, les organisations syndicales ont appelé, à l'unanimité, à un blocage du pays le 7 mars. Plusieurs secteurs stratégiques ont déjà déposé des préavis de grève reconductibles.
La SNCF et la RATP, par exemple, ont promis au gouvernement une journée noire. La CGT Energie s'est elle aussi dit "prête à mettre la France à l'arrêt" dès février, suivie par les employés du secteur des raffineries et de la chimie. Autre catégorie professionnelle dont les moyens de pression sont redoutés : les éboueurs se sont joints à l'appel à la grève.
Plus inhabituel, mais tout aussi stratégique, la CGT a appelé à la grève chez les avitailleurs, le corps de métier chargé d'alimenter les avions en carburant. Si elle est suivie, la mobilisation devrait se mettre en place dès le 6 mars.
La carte des mobilisations
Ce 7 mars sera aussi une journée de mobilisation et jusque-là, les manifestants des Hauts-de-France ont répondu présents pour battre le pavé. Plus d'une vingtaine de rassemblements sont prévus dans les cinq départements de la région. Les cortèges les plus fournis sont traditionnellement attendus à Lille et à Amiens.
Voici la carte des mobilisations déjà déclarées dans la région Hauts-de-France :
Blocages et opérations escargot au programme
En plus des cortèges traditionnels, d'autres formes d'action sociale sont prévus le 7 mars. Dans la Somme, le réseau de bus amiénois sera aussi paralysé en raison d'un préavis de grève déposé par le syndicat majoritaire (FO) chez Ametis.
À Abbeville, en plus de la manifestation, les syndicats appellent au blocage des ronds-points de la ville à partir de 4h45. Le même mot d'ordre a été passé à Amiens sur plusieurs ronds-points dès 4h, dont celui de la ZI Nord et d'Amiens Sud.
Dans l'Aisne, en plus des traditionnels cortèges, les syndicats prévoient une "opération escargot" vers Laon, au départ de Saint-Quentin à 13h30 et de Soissons à 14h30.
Dans l'Oise, la mairie de Thourotte a annoncé la fermeture de ses services le 7 mars, en soutien au mouvement de grève. Les élus participeront au rassemblement organisé par à Compiègne.
Les services municipaux seront également fermés dans les villes de Loison-sous-Lens et Annay-sous-Lens. Un appel à la grève des agents municipaux a été lancé également à Tourcoing (59).
Le texte au Sénat dans un contexte électrique
Ce 2 mars, le dossier brûlant de la réforme des retraites tombe sur la table du Sénat. Après avoir approuvé une première version du texte en commission, le Sénat passe à l'épreuve de l'hémicycle. Ces derniers jours, le gouvernement a multiplié les appels du pied à la droite, majoritaire au sein de cette chambre parlementaire, qui s'était déjà prononcé en faveur du report de l'âge de la retraite.
En face, les groupes communiste, socialiste et écologiste ont formé une alliance. La gauche veut jouer une stratégie différente que leurs coreligionnaires de l'Assemblée Nationale. Le bloc compte bien arriver à ce fameux article 7, qui consacre le report de l'âge légal de départ à la retraite à taux plein de 62 ans à 64 ans et mener "un débat de fond".
Le timing est loin d'être opportun pour les partisans de la réforme. Le 28 février, le ministre du Travail Olivier Dussopt a finalement dû avouer que la retraite minimale à 1 200 euros, argument phare du gouvernement, ne concernerait finalement que 10 000 à 20 000 Français. En janvier, la Première ministre Elisabeth Borne avait annoncé que 2 millions de personnes étaient censées bénéficier de cette mesure.
Un coup de tonnerre, pour la communication gouvernementale, qui vantait grâce à ce chiffre une réforme de "justice sociale".