A l’occasion de la quatrième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, ce samedi 11 février 2023, chacun y est allé de sa petite phrase sur sa pancarte. Extrait des meilleurs slogans trouvés à Lille dans le cortège.
Pancartes, banderoles ou même déguisements, les manifestants lillois – entre 10 000 et 70 000 personnes – n’ont pas manqué d’imagination samedi 11 février pour faire comprendre au gouvernement qu’ils rejettent catégoriquement la réforme des retraites.
Entre poètes et farceurs
Il y avait les littéraires, adeptes des phrases philosophiques prononcées par les anciennes figures du syndicalisme français tel qu’Ambroise Croizat : "Faire de la retraite non plus l’antichambre de la mort mais une nouvelle étape de la vie."
Et puis il y avait les humoristes, friands de jeux de mots, à la recherche de la blague qui fera mouche : "16.64 c’est une bière, pas une carrière", "Je veux ma retraite avant ma calvitie".
Sans oublier les référents pop-culture du jour, des irréductibles gaulois au sorcier le plus célèbre de Poudlard :
Au front : étudiants, infirmiers, féministes et écolos
Derrière ces slogans provocateurs, des messages forts portés par toutes les générations, unies pour le retrait de la réforme. A l’image des lycéens et des étudiants, venus en nombre ce samedi.
"Cette réforme est injuste et injustifiée. Depuis 6 ans, le gouvernement enchaîne les réformes dans l’éducation sans pour autant agir contre la précarisation des étudiants et ça n’ira pas en s’arrangeant avec ce genre de mesure", martèle Yanis, président de l’UNEF Lille.
A 52 ans, Paule, infirmière de l’Etablissement public de la santé mentale (EPSM) a enfilé sa "blouse blanche" pour exprimer sa "colère noire" : "Avec cette réforme, on oublie la charge mentale et physique qui pèsent sur notre métier. Bientôt en EHPAD, les soignants auront le même âge que leurs patients… c’est absurde !"
Déguisées en Rosie la riveteuse, icône féministe américaine, le collectif féministe arrageois était visible de loin : "C’est une inégalité de plus envers les femmes, elles qui gagnent déjà 40% de moins que les hommes à la retraite. Aujourd’hui je marche pour les générations futures mais aussi pour ma mère qui devra cotiser plus longtemps", dénonce Elodie.
Le collectif écologiste Extinction Rebellion était lui aussi présent, équipé d’un cercueil portant ironiquement l’inscription ‘Notre maison de retraite’. Selon Falco, 21 ans, il ne pourra y avoir de justice environnementale sans justice sociale : "Nos grands-parents ont acquis des droits en mai 1968 et on risque de les perdre aujourd’hui. Tout comme pour le réchauffement climatique, il est urgent de se battre sinon il sera trop tard".
Réunis en nombre ce jour, les frondeurs lillois auront à cœur de brandir une nouvelle fois leurs slogans dès le 16 février prochain, pour une cinquième journée de mobilisation.