Plus de 100 000 manifestants selon les syndicats ont défilé en Aquitaine ce 11 février contre la réforme des retraites. Premier samedi d'appel à rassemblement depuis le début du mouvement. L'intersyndicale promet "une France à l'arrêt" le 7 mars, si le gouvernement ne renonce pas à son projet débattu à l'Assemblée nationale.
C’est la première fois, depuis le début du mouvement de mobilisation contre la réforme des retraites, que les syndicats organisent des manifestations le samedi. Ce quatrième acte est donc jugé par l'intersyndicale comme une journée test, alors que le projet de loi est en discussion à l'Assemblée nationale.
A Bordeaux, 80 000 manifestants selon les organisateurs (13500 selon la police) ont défilé au départ de la place de la Bourse.
Dans le cortège bordelais, aux côtés des syndicats, des salariés, des retraités, mais aussi des familles ou de jeunes manifestants.
Je suis cadre supérieure, je fais beaucoup de déplacements, je fais partie des privilégiées, malgré tout je ne suis pas certaine de tenir jusqu'à 64 ans
Une manifestante à Bordeauxà France 3 Aquitaine
Dans le cortège bordelais, de multiples banderoles et pancartes expriment l'opposition des manifestants à la réforme des retraites par le gouvernement.
Des cortèges denses en Aquitaine
Quelques heures plus tôt, plusieurs dizaines de milliers d'aquitains ont défilé dans les grandes villes comme Pau avec 10 000 personnes ou Périgueux (entre 5 250 selon la police et 7 800 manifestants selon les syndicats).
Plusieurs cortèges ont aussi animé les rues de communes plus moyennes comme Bergerac en Dordogne ou Langon en Gironde où plus de 1500 manifestants se sont réunis ce samedi matin.
J'ai 63 ans. D'expérience ce sont les dernières années de travail qui sont les plus pénibles. Si je peux aider les jeunes à partir le plus tôt possible, je suis là pour ça
Un manifestant à Pauà France 3 Aquitaine
Des familles dans les cortèges
À Bayonne, 15 000 personnes selon les syndicats, 8 000 selon la police ont manifesté : des familles, des jeunes ou des salariés, tous opposés à un âge de départ légal à 64 ans au lieu de 62 ans actuellement.
C'est la 3ème fois qu'on vient et aujourd'hui on est venu en famille parce que j'aimerais que mes enfants et petits enfants partent en retraite aussi tôt que moi, à 61 ans
Un retraité paloisà France 3 Aquitaine
Dans les Landes, environ 4 000 personnes ont convergé vers Dax pour manifester contre la réforme des retraites.
À Agen, en Lot-et-Garonne, les syndicats ont comptabilisé 5 000 manifestants, ils étaient un millier à Marmande.
Cette journée de mobilisation intervient moins d'une semaine après une précédente mobilisation dans les grandes villes d'Aquitaine.
Au total en France, 240 cortèges étaient annoncés par les syndicats pour ce premier samedi de manifestation contre la réforme des retraites. Le ministère de l'Intérieur a comptabilisé 963 000 manifestants en France, un chiffre inférieur aux manifestations du 31 janvier (1,2 million selon le ministère de l'Intérieur) mais supérieur au mardi 7 février (757 000 selon la même source).
La CGT a compté 2,5 millions de manifestants dans les cortèges français ce 11 février. Le syndicat en avait comptabilisé 2 millions, le 7 février dernier.
Une "France à l'arrêt" le 7 mars ?
Une nouvelle journée de grève est déjà annoncée pour le jeudi 16 février.
L'intersyndicale se dit prête, dans un communiqué commun ce samedi 11 février, à durcir le mouvement à compter du 7 mars, promettant "une France à l'arrêt" si le gouvernement ne retire pas son projet de réforme des retraites.
Vendredi 10 février, l'assemblée nationale a adopté le premier des vingt articles du projet de loi. Il prévoit que les principaux régimes spéciaux existants, dont ceux de la RATP, des industries électriques et gazières, dont EDF, des membres du CESE (Conseil économique social et environnemental) et de la Banque de France, soient progressivement mis en extinction pour les personnes recrutées à partir du 1er septembre 2023.