La liste des candidats dans les Hauts-de-France se précise, avec trois nouvelles annonces d'investiture dans la Somme. Des incertitudes persistent dans l'Aisne, dans le Pas-de-Calais et dans le Nord.
Les noms sont dévoilés petit à petit. Si l'union de la gauche baptisée NUPES a déjà fourni les noms de tous ses candidats dans la région, plusieurs circonscriptions n'ont pas encore de candidat investi par la majorité présidentielle.
Sous la bannière "Ensemble" se regroupent les partis ayant formulé un accord avec l'ex LREM (rebaptisée soudainement Renaissance) : soit, le Modem (de François Bayrou), Horizons (le parti d'Edouard Philippe) et Renaissance (dirigé par Stanislas Guérini), mais aussi Terre de Progrès, En commun et Agir.
Des annonces qui tardent à arriver
Si une attachée parlementaire nous disait récemment que "Tout [devait] être bouclé pour le 9 mai", force est de constater que du retard a été pris. Une nouvelle vague d'annonces a eu lieu le 12 mai, mais il reste encore des incertitudes.
En 2017, La République en Marche d'Emmanuel Macron avait déjà fragmenté les annonces. Il y avait eu une première vague avant la présidentielle, puis une autre ensuite. C'est donc peut-être une stratégie, une marque de fabrique. Mais c'est aussi peut-être le signe de tractations qui durent et de risques de dissidences sur lesquels on veut garder la main le plus longtemps possible
Bernard Dolez, politologue pour France-Télévisions
En même temps, pour reprendre l'une des expressions favorites d'Emmanuel Macron durant son premier mandat, il reste peu de temps pour faire campagne. Pour ce scrutin où les deux tours auront lieu les 12 et 19 juin 2022, les inscriptions en préfecture seront ouvertes à partir du 16 mai. La date limite de dépôt est fixée au 20 mai, 18 heures.
Encore des incertitudes dans l'Aisne, le Nord et le Pas-de-Calais
Si la liste s'est bien allongée ces derniers jours, 5 circonscriptions sur les 50 que compte la région n'ont pas encore de candidat officiel investie par la majorité.
Et parmi elles, la 15ème, celle qu'Eric Dupont-Moretti semblait briguer depuis quelques temps. "On ne peut pas dire que c'est une énorme surprise de voir la 15ème du Nord absente, ni le Pas-de-Calais, il nous manque les plus inattendues", analyse Hélène Tonnellier, journaliste politique à la rédaction de France 3 Hauts-de-France. L'incertitude persiste aussi dans la 21ème du Nord, et la 4ème du Pas-de-Calais.
Dans l'Aisne, on sait désormais que c'est Jeanne Doyez-Roussel qui brigue la succession de Jacques Krabal, dont elle était la suppléante et l'assistante parlementaire. Manquent désormais les candidats des deux circonscriptions du nord du département, à savoir la 2ème et la 3ème.
Dans la Somme
Dans la Somme en revanche, après plusieurs semaines de suspense, la liste est finalement complète. L'ancienne EELV Barbara Pompili, ministre de l'Écologie, sera bien de retour dans la 2ème circonscription de la Somme, où elle avait été élue sous l'étiquette LREM en 2017.
On sait également qui fera face au sortant François Ruffin (NUPES) dans la 1ère : il s'agit de Pascal Rifflart. Sur Twitter, le candidat n'a pas tardé à attaquer directement ses adversaires de la France Insoumise et du Rassemblement national, les qualifiant "d'extrémistes" et de "menace absolue".
L'investiture de Virginie Caron-Decroix a également été annoncée ce 12 mai dans la 5ème, où elle fera face à Guillaume Ancelet pour LFI et Yaël Menache pour le Rassemblement national.
Dans le Nord
Le département du Nord est découpé en 21 circonscriptions. Renaissance a investi pour le moment dix-neuf candidatures. Il en manque donc deux. Et parmi elles, la 15ème, celle qu'Eric Dupont-Moretti semblait briguer depuis quelques temps. Le doute pane encore dans la 21ème également.
On sait en revanche que c'est Delphine Alexandre, adjointe au maire de Valenciennes, qui se lancera dans la difficile 20ème, celle du communiste sortant Fabien Roussel, candidat à la présidentielle.
Pour beaucoup il n'y avait pas de doute mais rien n'était encore officiel ,avant la publication de cette liste de la majorité présidentielle. Violette Spillebout, référente LREM pour le département du Nord est bien investie dans la 9ème du Nord.
Un revers pour la députée libérale Valérie Petit (Horizons) qui n'est donc pas reconduite par Ensemble dans la 9e circonscription du Nord. Son soutien à une liste LR lors des municipales sera peut-être l'une des explications à retenir. Elle répond sur les réseaux sociaux (tweet ci-dessous) avant de promettre une conférence de presse sans langue de bois le 12 mai prochain.
J'évoquerai la question des violences politiques, notamment à l'endroit des femmes, qu'il nous faut plus que jamais combattre avec force. En attendant j'ai décidé de prendre quelques jours de repos pour me consacrer à mes enfants et à la finalisation de mon prochain projet littéraire intitulé "Barons noirs"
Valérie Petit, députée du Nord Horizons non investie par Renaissance
Une menace qui n'inquiète pas l'ancienne directrice de cabinet de Martine Aubry. Violette Spillebout en a vu d'autres. Elle préfère ne pas répondre et s'affiche avec Vanessa Duhamel, une proche investie dans la 1ère du Nord, l'impossible circonscription de l'insoumis Adrien Quatennens.
Dans les sortants reconduits, Laurent Pietraszewski, secrétaire d’État chargé des Retraites et de la Santé au travail, dans la onzième du Nord. Il est l'autre ministre du Nord investi avec Gérald Darmanin venu lui-même présenté sa candidature dans la 10ème circonscription, le 5 mai 2022, jour de publication de la liste.
Gérald Darmanin qui verra d'ailleurs LR lui opposer un candidat dans ces législatives. Le nom n'est pas encore divulgué mais le principe est annoncé.
Parmi les nouveaux, et sur l'aile gauche, Christine Decodts, dans la 13ème du Nord, sera à suivre de près. Cette proche de Patrice Vergriete, maire de Dunkerque, ancien socialiste passé DVG et soutient affiché d'Emmanuel Macron pour la Présidentielle 2022, a de quoi convaincre dans une ville qui a accordé plus de 51, 35% au Président réélu au deuxième tour. Adjointe au maire de Dunkerque et enfant du pays, elle était encore dans les rangs socialiste lors des élections départementales de juin 2021, comme le montre le tweet de Patrice Kanner, ci-dessous.
Dans l'Oise
On connait désormais les sept candidats investis dans l'Oise. Il restait encore un doute sur la 1ère, mais c'est désormais officiel : c'est Aurélie Joly qui fera face au sortant Victor Habert-Dassault (LR), élu en juin 2021 après le décès de son prédécesseur, qui n'était autre que son oncle Olivier Dassault.
Dans la 4ème, on retrouve le sortant Éric Woerth qui n'est donc plus un étiqueté LR mais un candidat rallié à Emmanuel Macron sous la bannière Ensemble. Le président de la commission des finances à l'Assemblée Nationale, ancien ministre de Jacques Chirac et de Jean-Pierre Raffarin se verrait bien rejoindre un prochain conseil des ministres. "La France a besoin d’apaisement mais pas un apaisement immobile, régressif. Tout le monde peut être associé à la réussite du pays. C’est un travail considérable de justice et d’efficacité économique: une nouvelle manière de gouverner pour mieux réformer", écrit-il sur Twitter.
Le neveu parachuté sera t-il candidat ? Partira t-il avec Emmanuel Macron qui a longuement rendu hommage à Olivier Dassault lors de sa disparition ou sera t-il fidèle aux amitiés LR de sa famille. Avant le 10 mai, tout doit être bouclé pour Ensemble. La deuxième vague ne devrait donc pas tarder.