Coucou, coucou, pas une minute de conversation dans la maison de Jean-Marie Dromas, à Gouzeaucourt (Nord), sans entendre le mélodieux son d'une horloge. Le septuagénaire s'apprête dans la nuit du samedi 26 octobre à passer à l'heure d'hiver sa collection de près de 90 pendules.
Pénétrer dans la maison de Jean-Marie Dromas à Gouzeucourt (Nord), c'est un coup à ne pas rater l'heure. Près de 90 coucous se trouvent dans sa maison d'une centaine de m2. Dans la nuit du 26 au 27 octobre 2024, le septuagénaire va mettre ses pendules à l'heure d'hiver.
Coucou, coucou, lorsque Jean-Marie Dromas parle, il est toujours interrompu par le bruit oppressant de sa collection d'horloges et des oiseaux qui sortent de ses pendules. "J'y suis habitué. Quand je ne suis pas chez moi, j'ai du mal à m'endormir, car je ne suis pas bercé par mes coucous", confie-t-il. Les horloges, ça fait près de quinze ans que le Gouzeucourtois les collectionne. "C'est sur les brocantes que ma passion est venue, leur apparence est toujours différente. Il en existe même avec des figurines comme des danseuses qui tournent sur elle-même", s'extasie l'homme.
"Le tic-tac me dynamise"
Sur les vide-greniers, le retraité chine uniquement des pendules en bois même si aujourd'hui, il en existe en plastique sur internet avec des piles. Le coucou provient originellement de Forêt-Noire, en Allemagne. En 1650, dans un livre intitulé Musurgia Universalis, le savant Athanasius Kircher décrit en images un "orgue mécanique avec plusieurs figures automatisées comprenant un oiseau qui ouvre automatiquement son bec et déplace à la fois ses ailes et sa queue."
Une cinquantaine de pendules accrochée aux murs de sa maison en 2018, aujourd'hui, il en compte près de 90. À droite, à gauche, agencée sur plusieurs rangées, ses coucous prennent une place de choix dans sa vie. "Le tic-tac me dynamise. J'adore quand ils sonnent tous en même temps. Les horloges n'émettent pas toutes les mêmes sons", décrit Jean-Marie Dromas.
Des sonorités et des mécanismes complexes
De la fréquence aiguë à la note grave, plus ou moins dynamique, malgré un son prégnant, voire dérangeant pour un non-habitué, ces pendules ne lui font pas perdre la tête."Mon ex-femme avait du mal à se mettre au bruit des coucous." Aujourd'hui, sa femme est décédée. Sa nouvelle conquête, au début, était aussi très surprise. "Tous les matins dès 6 h 30 et soirs, maintenant, elle m'aide à remonter les coucous. Cela prend une vingtaine de minutes."
Je vais juste arrêter les mécanismes le temps d'une heure
Jean-Marie Dromas, collectionneur de coucous
L'entretien du mécanisme de tous ces coucous est très exigeant. Si cette manipulation est si fastidieuse et chronophage, comment Jean-Marie Dromas va-t-il faire dans la nuit du samedi 26 au dimanche 27 octobre, lorsqu'on va gagner une heure de sommeil ? "Je vais juste arrêter les mécanismes le temps d'une heure", répond-il. Ma grande comtoise, dans le salon, me permet de veiller à la seconde près."
Cette imposante horloge, l'objet qui lui permet d'être toujours sûr de l'heure exacte, car parfois ces coucous peuvent faire défaut. "Avec les variations de température, le bois travaille. Le mécanisme de la pendule peut être pareillement perturbé", précise-t-il. Cette surveillance permanente ne dérange Jean-Marie Dromas. Le boute-en-train est toujours ravi de s'occuper de ses pendules même lorsqu'il faut changer l'heure à raison de deux fois par an.