Le SDIS du Nord et l'hôpital Provo de Roubaix viennent d'être condamnés pour des manquements dans la prise en charge de Christophe Blard, en août 2012. Ils ont tardé à réagir après l'AVC de la victime, qui est depuis complètement paraplégique.
C'est l'issue d'une très longue procédure judiciaire, qui trouve son origine en août 2012. Le 17 août 2012, Christophe Blard, 38 ans se promène dans les rues de Lille. Peu avant 20h, il est alors pris de malaise et appelle les pompiers. Au téléphone, il explique avoir un sentiment d'ivresse alors qu'il n'a pas bu, que "ça tourne", qu'il ne se sent pas bien.
Mais l'opérateur au téléphone ne transfère pas son appel au médecin régulateur. Comme il fait chaud, il lui conseille de boire un verre d'eau et de rentrer chez lui. On lui déconseille même de se rendre aux Urgences, explique son avocate.
Paralysie complète
Deux heures plus tard, des passants retrouvent Christophe Blard étendu par terre, dans un buisson, à Croix. Ils appellent immédiatement les secours, qui l'emmènent à l'hôpital Provo, à Roubaix.
Il y arrive à 22h15, mais ne passe pas d'IRM tout de suite, et le neurologue n'est pas appelé, alors que son état laisse à penser qu'il a peut-être été victime d'un AVC. Finalement il passe l'IRM plus d'une heure après son arrivée, qui révèle qu'il a été victime d'une atteinte au tronc cérébral, autrement dit un AVC massif.
Depuis, Christophe Blard est devenu complètement paraplégique. Il souffre du "locked-in syndrome" : en clair, il voit tout, entend tout, mais est complètement paralysé. Son seul moyen de communication : le battement de ses paupières.
Procédure judiciaire
Après l'accident, les parents de Christophe Blard ont lancé une procédure judiciaire pour tenter de comprendre s'il y avait eu des négligences dans la prise en charge de leur fils.
Ce jeudi matin, le SDIS et l'hôpital Provo ont été condamnés ensemble à une forte amende.