D'après une étude de l'Insee, le nombre de journée "anormalement chaudes" risque d'augmenter dans les Hauts-de-France. Parmi les populations les plus exposées aux journées de fortes chaleur, on retrouve les plus modestes, les personnes âgées, les enfants, les saisonniers et les ouvriers de la construction.
Au cours des trente prochaines années, l’ensemble du territoire hexagonal sera exposé à une hausse du nombre de journées et de nuits "anormalement chaudes" lors des mois de juin, juillet et août, indique l'Insee dans une étude publiée mardi 30 août.
80% des Français résident actuellement dans des territoires où il y aura "16 à 29 journées anormalement chaudes en été, contre moins de 16 au cours des années 1976-2005."
4,6 millions d'habitants des Hauts-de-France concernés
Dans les Hauts-de-France, 77% des habitants, soit 4,6 millions de personnes, devraient être concernés par "16 à 20 journées anormalement chaudes" pendant la période de l'été. Parmi elles, 8,8%, donc 528 000 personnes, subiraient 8 à 11 nuits aux températures élevées.
Néanmoins, d'après la carte, le Pas-de-Calais, une partie du Nord et les zones littorales de la région seraient relativement préservés. En effet, "l'ensemble des littoraux est moins concerné par ces anomalies de chaleur", à l'exception de la zone méditerranéenne.
L'institut insiste sur le fait que peu importe le "scénario climatique considéré, les tendances pour les trente prochaines années sont quasi équivalentes."
Des populations plus exposées que d'autres
L'Insee note que ces journées de chaleur anormales associées à des nuits chaudes "augmente les risques sanitaires". Il précise qu'elles "fragilisent la santé des personnes les plus vulnérables, notamment les plus âgées."
Et même si une journée ou une nuit "anormalement chaude" ne constitue pas un phénomène à risque, leur "multiplication et leur succession se traduisent par la survenue d'épisodes critiques de canicule."
Les enfants ne sont pas en reste. "Peu autonomes pour s'hydrater", ils sont aussi vulnérables lors de ces fortes chaleurs. Comme observé en 2019 et 2020, notamment pendant les examens de fin d'année, "ces fortes chaleurs pourront aussi se produire en période scolaire", posant ainsi la question de l'adaptation thermique des bâtiments scolaires.
Les personnes les plus modestes sont "aussi davantage vulnérables face aux fortes chaleurs, notamment en raison de leurs conditions de logement". Les logements "des 20% les plus modestes" ont le plus souvent "une mauvaise performance énergétique", en partie à cause d'une "moins bonne isolation".
Enfin, les professions agricoles, les saisonniers estivaux et les ouvriers de la construction risquent d'être davantage exposés à ces fortes chaleurs. La question de l'adaptation se pose désormais.