Colère des agriculteurs : "ça n'avance pas assez vite", déplorent les responsables syndicaux des Hauts-de-France

J-12 avant le début du salon de l'agriculture et pour l'instant, toujours rien. Des annonces ont été faites mais selon les agriculteurs, aucun engagement n'a été pris depuis la sortie du crise. La mobilisation pourrait reprendre.

Ils ont rendez-vous ce mardi avec le Premier ministre. Les Jeunes Agriculteurs et la FNSEA, le syndicat majoritaire. Une réunion de "suivi" après les 3 salves d'annonces de Gabriel Attal. Car pour l'instant, rien ne se passe, dénoncent les agriculteurs.

Les annonces, c'est bien mais il nous faut maintenant des engagements

Patrick Legras, porte-parole de la Coordination Rurale

Patrick Legras, agriculteur à Beauval, dans la Somme, a lui, rendez-vous jeudi à Paris avec les représentants de la Coordination Rurale, le syndicat agricole. "On va voir ce qu'il se dit demain avec le Premier ministre et on prendra des décisions ensuite", prévient le porte-parole. Lui a l'impression que rien ne bouge. Pire encore, il y a selon lui, un décalage entre ce qui a été promis aux agriculteurs après deux semaines de crise et de blocage et ce qu'il se passe.

Exemple à Bruxelles où rien n'a été décidé lors d'une réunion la semaine dernière sur la fameuse question des 4% de jachères, alors même que le gouvernement s'était engagé à faire supprimer cette règle européenne. 

Une petite élite fait semblant de discuter mais il ne se passe rien. Il faut arrêter de nous mentir

Patrick Legras, porte-parole de la Coordination Rurale

Même sentiment du côté de la FDSEA, la fédération départementale du syndicat agricole. "Tout ne va pas bouger en quelques jours, reconnaît Jean-Christophe Rufin, le vice-président, mais on ne va pas attendre des semaines non plus !"

Et de citer les modifications de normes au niveau français "on comprend qu'à l'échelle européenne, tout soit plus long, mais les dossiers nationaux pourraient avancer plus vite".

C'est pour l'instant au niveau local que les décisions se prennent, "à l'initiative d'un certain nombre de départements, des actions vont se mener à nouveau plutôt en direction des grandes surfaces pour contrôler les prix", annonce le président de la FNSEA. Mais "pour le moment, il n'y aura pas de mouvement national", précise Arnaud Rousseau. 

Aucun ultimatum n'a été fixé pour la mise en place des aides promises, pas non plus de date butoir mais la FDSEA confirme que des discussions sont en cours au sein de la fédération et que ça pourrait "bouger" en milieu de semaine.

Salon de l'agriculture

Officieusement, la fameuse date butoir, c'est bien le salon de l'agriculture, organisé à Paris dès le 24 février. Pendant 9 jours, le monde agricole se réunit porte de Versailles où défilent les politiques. Pas question de gâcher le moment mais pas question non plus de "se faire balader", prévient Arnaud Rousseau,le président de la FNSEA.